C’est la première fois que je photographie un photographe de guerre américain.
J’ai photographié des passionnés d’équipements militaires de la seconde guerre mondiale avec une pellicule noir et blanc. J’ai pensé que l’argentique était tout à fait approprié. Honnêtement, c’est dans la tête que cela se passe. Rien ne justifiait l’emploi d’une pellicule pour un sujet aussi rétro soit-il. Quoi qu’il en soit, la Kodak Tri-X a encore une fois été à la hauteur. Dans l’action, en pleine lumière et face aux contrastes durs, elle assure. J’aurais aimé en faire plus mais je limite la consommation de pellicules. Je ne me sers plus vraiment de mes 24 x 36 argentiques quand il s’agit de reportage. Le numérique c’est mieux pour documenter le réel. Je préfère employer les reflex argentiques dans un univers créatif là où la pellicule montre ses prouesses dans les situations extrêmes. Pour photographier à la volée tout se qui se présente dans le viseur, un hybride c’est quand même plus pratique. On a le droit à l’erreur et on ne se sent pas obligé de choisir les sujets. Et si on a envie d’apporter un petit de coup d’effet rétro noir et blanc, avec un APN expert, on arrivera toujours à bidouiller les images. Par contre, lorsque j’ai la chance de croiser un personnage atypique ou encore un photographe coiffé d’un calot de l’US Army, alors je suis content d’avoir un boîtier argentique chargé en Kodak tri-X.


Le meilleur moment, c’est lorsque je découvre pour la première fois les images juste après le développement. La plupart du temps, les films ne sont pas développés dans la foulée. Deux ou trois semaines peuvent passer avant de pouvoir visualiser les images sur le négatif Ce genre de prises de vues passe après les travaux de commande. Il m’arrive d’oublier les sujets que j’ai ciblé dans le viseur. Puis c’est la surprise quand les portraits de rue ou les vieilles Jeep de l’armée font leur apparition sur la table lumineuse. Je passe en revue les bandes de Kodak tri-X sur le scanner pour vérifier mon travail. Je respire lors de la prévisualisation des scans. Si le noir et blanc me plaît et si la photo n’est pas trop mal travaillée, alors je suis satisfait. Évidemment, une vraie bonne photo me rend davantage heureux mais je me contente déjà quand la série est correcte.

On me demande souvent comment numériser efficacement un film noir et blanc. La réponse est simple : tout dépend si le film a été bien traité. Le meilleur des scanners ne servira à rien si le film est beaucoup trop sombre ou trop clair. La qualité du développement joue un rôle prépondérant mais ce n’est pas tout, le film doit être correctement exposé au moment de la prise de vue. D’où la nécessité d’être vigilent sur le terrain. J’ai beau pratiquer l’argentique depuis vingt cinq ans, cela ne m’empêche pas de me tromper une fois ou deux dans la mesure de l’exposition. À cet instant, parce que je m’en rend compte assez vite, je suis très en colère contre moi-même. Heureusement, la Kodak Tri-X supporte assez bien nos petites erreurs. Elle est parfaite pour qui veut photographier dans l’action ou sous une lumière difficile. La prochaine fois que je me rendrai à un rassemblement de véhicules militaires, de l’US Army ou autre, je ferai le plein de Tri-X. Je trouve que le sujet en vaut la peine.
Connue depuis 1954 telle qu’elle est encore aujourd’hui (Wikipédia), elle a tout fait, tout vu, tout connu. Les coups les plus tordus et les photographes les plus réputés, depuis la mode jusqu’à la guerre..
Je suis encore l’un de ses inconditionnels. Je l’ai retrouvée après 26 ans d’absence (et elle ne m’en a pas voulu !). Traitée au D76 qui rattrape un peu la sous exposition, elle est dans son jus. Elle ne prétend pas être la meilleure, la plus fine. Elle a sacré tempérament vu ce qu’elle a encaissé. La plus grande crainte : qu’elle disparaisse.