
Odysseus ou le voyage imaginaire
Malgré la foule venue assister au spectacle de la compagnie Karnavires à Quesnoy, nous étions peu nombreux à faire des photos cette nuit là. Le son et lumière racontait l’odyssée d’Ulysse. C’était magnifiquement mis en scène. Je devais être le seul timbré à photographier en argentique. Quand j’ai chargé le reflex Canon avec de la pellicule Kodak TRI-X, juste avant le commencement du spectacle, un homme m’a observé avec les yeux écarquillés. Il devait me prendre pour un fou.

Déjà en temps normal, par grand soleil, on vient me demander pour quelle raison je continue à photographier en argentique. Alors en pleine nuit, je me doute que cet homme devait être perplexe en voyant ma pauvre bobine de film. Ça ne marchera jamais.
Il va de soi que je ne pouvais pas rester à 400 ISO, vu le peu de lumière disponible. J’ai dû positionner le sélecteur de sensibilité sur 1600 ISO pour être sûr de capturer la moindre particule de lumière. La Kodak TRI-X convient bien à ce genre d’exercice.

Le fait de pousser le film noir et blanc à 1600 ISO, me permettait de travailler à des vitesses rapides quand je le souhaitais. J’aurais pu monter à 3200 ISO, mais je pouvais compter sur la luminosité du 50 mm F1,4 quand la lumière était vraiment faible.
Les conditions de lumières étaient extrêmes. Les explosions, les projecteurs, les fumigènes rendaient difficile la mesure de la lumière. On passait brutalement de la lumière aveuglante au noir le plus complet.

La mise au point n’est pas évidente non plus à réaliser dans ce genre de situation. Mais avec le Canon EOS 30v et le 50 mm, je n’ai pas rencontré de problème pour faire la netteté. Si un jour, vous vous posez la question de l’achat d’un boîtier Canon argentique, je vous conseille vivement l’EOS 30 (ou le 33). Il est complet, performant et il expose bien.

J’ai travaillé tout le long du spectacle en mesure centrale pondérée. Il me suffisait de faire varier la vitesse avec la roue codeuse sur le dos de l’appareil et ainsi sous exposer ou sur-exposer la scène.

Si vous débutez la photo argentique et que vous êtes tenté par la photo de nuit en noir et blanc, lancez-vous. Prenez une Kodak Tri-X et exposez là comme s’il s’agissait d’une pellicule 1600 ISO ou d’une 3200 ISO. Mais surtout, n’oubliez pas de le préciser à votre labo si vous ne développez pas vous-même.
Bon dimanche et faites de belles photos nocturnes.
Histoires de photos est un Blog photo argentique.
Amusant que ce billet sorte aujourd’hui, j’ai justement fait une série (ma première) de nuit avec une Tmax 400 poussée à 1600 iso (développement perso) cette semaine : http://www.flickr.com/photos/zakolin/sets/72157630079118452/.
Bon, je suis loin d’un tel résultat. Surtout que je me suis borné à des sujets statiques ce qui est tellement plus facile, mais l’expérience est intéressante.
J’aime beaucoup le rendu du N&B argentique en photo de nuit, beaucoup de subtilité dans les nuances.
Avis aux amateurs !
Ces photos sont vraiment magnifiques !
Merci Clara.
Je suis une super grande débutante…
« exposez là comme s’il s’agissait d’une pellicule 1600 ISO ou d’une 3200 ISO »
Cela veut dire que les réglages ouverture/vitesse changent en fonction de la sensibilité des pellicules ? Comment savoir quels réglages faire alors ? Merci de votre aide
Mes premières photos, tirage maison, un avis ? :
http://clarapauthier.wix.com/photo#!séries/vstc3=argentique
Passer de 400 à 1600 ISO permet de gagner de la vitesse et/ou de la profondeur de champ. C’est comme en numérique, à 1600 ISO on peut se permettre de figer le mouvement et de photographier à main levée. Quand on pousse une pellicule Kodak Tri-X à 1600 ISO, on oublie qu’il s’agit d’une 400 ISO et on fait comme si on est réellement à 1600.
J’ai fait le tour de ton site. Tu as de bonnes idées créatives. Continues, explore de nouvelles ambiances, de nouvelles techniques, tu devrais bien t’amuser. Tu as des idées. A bientôt.
Je vais peut-être dire une banalité, superbes photos. Belles densité et netteté. J’aime beaucoup les photos de nuits. Elles ont ce « peindre avec la lumière » qui m’accroche. Je suis actuellement sur une série de nuit mais mon Canonet ne monte pas plus que 1000 ISO. Je ne sais pas ce que ça va donner en 400 ISO F8. Ce ne sont pas des photos en nuit noire et avec une vitesse de 60 voir en dessous la TX400 devrait me donner qqchose.
Pour être passé par ce genre d’exercice je peux confirmer qu’exposer correctement dans le noir avec juste un soleil au milieu, c’est coton je m’y suis brulé plus d’une fois 😉
Tu tires rudement bien ton épingle du jeu !
La dernière est juste ma-gni-fique ! je devais te laisser un mot ne serais-ce que pour ça.
Amicalement,
Alexis
Bonsoir Alexis. Je te remercie beaucoup.
Belles images effectivement. Mais quel révélateur et quel protocole de développement avez-vous choisi ?
Merci Mathias. Je ne m’occupe pas du développement. Je préfère confier cette tâche aux labos.
Peux tu parler un peu de la vitesse stp? Je me lance dans des photos N&B de nuit et j’utilise également une tri X 400.. quand je le pousse à 1600 je devrai rester sur une vitesse de combien à peu près pour ne pas avoir de flou de bouger sans trépied? Merci d’avance
Bonsoir Anthony. Je te remercie pour ta question. A 1600 ISO ou à 400 ISO, la problématique du flou de bougé reste la même. Tout dépend de ton matériel, de ta stabilité et capacité à déclencher en vitesses lentes. Avec un télémétrique, certains arrivent à descendre très bas en vitesses, de l’ordre du 1/4 de seconde, tout en évitant le flou de bougé. Avec un reflex ( Minolta X700, Nikon F801, Canon EOS 300 … ) , le miroir provoque plus ou moins un flou de bougé. Si tu n’es pas trop à l’aise à main levée, je dirais que le 1/60eme de seconde pourrait être une limite en dessous de laquelle il faut commencer à être vigilent. Personnellement, je me permet des vitesses d’environ 1/30 voire 1/15 avec les reflex ( anciens ou modernes ) sans trop bouger mais l’image n’est pas parfaitement nette. Et il m’arrive de provoquer un flou de bougé même avec une vitesse confortable de 1/90 de seconde parce que je n’étais pas bien campé sur mes pieds ou parce que j’ai voulu cadrer dans une posture délicate. Donc pour résumer, le flou de bouger n’a rien à voir avec la montée en ISO.
Merci beaucoup pour tes conseils!
Je t’en prie Natalie. Sois la bienvenue.
Intéressant et courageux !
Pour le spectacle de nuit, si autrefois j’ai utilisé des TRI-X poussées à 1600, aujourd’hui je préfère m’en tenir au numérique qui permet de changer d’iso en fonction de la lumière et qui autorise aussi un peu de gâchis 😉
Oui, c’est ce que nous apprécions tous dans la photo numérique. La Tri-X reste un plaisir et aussi parfois je l’avoue un argument marketing. La photo à l’ancienne attire aussi les clientèle jeune, étrangement moins les gens de mon âge.
Très bonnes photos, la dernière avec ses nuances de gris dû à la fumée est très jolie . Cela me convainc de pousser la Tri X sans crainte.
Bonnes photos Jérôme.