Retour aux sources
Un jour où l’autre, je sortirai définitivement du numérique. Je pense travailler encore quelques années comme prestataire. Puis, je retournerai aux sources en me consacrant entièrement à la photographie argentique et à des travaux personnels, comme autrefois. Je n’aurai plus besoin du matériel photo numérique dès lors que je ne serai plus obligé de traiter des commandes clients. Les projets personnels laissent le champ libre à la création, chose qui n’est pas vraiment possible en prestation.
Le procédé idéal pour des travaux personnels
J’ai toujours préféré l’argentique. Pour moi, le processus est plus simple et plus rassurant. C’est le procédé idéal pour la réalisation de mes travaux personnels. Cela peut vous paraître paradoxal mais c’est comme ça. Trop d’années de pratique m’empêchent d’oublier les bonnes vieilles habitudes peut-être. Bien qu’ayant pris le virage du numérique en 2002, j’en ai assez de « ces appareils trop plein de tout« , comme le dit si bien mon ami JP. À vrai dire, je ne me suis jamais attaché à l’un ou l’autre des reflex numériques que j’ai eu en ma possession. J’en ai revendu plusieurs sans remords alors que j’ai longtemps regretté mes petits Olympus. Certains photographes ont pu trouver leur bonheur avec un Fujifilm ou un Ricoh avec lesquels ils ont su développer une méthode de traitement d’image unique qui leur convenait. Pour ma part, les Canon EOS 5D restent des outils de travail interchangeables. Ils servent uniquement à documenter la vie des autres. En argentique, je créé des images pour moi.
Avec un boîtier comme le Nikon FM2, je ne suis pas concentré sur les réglages. Les leviers d’action sont au nombre de trois seulement. La vitesse et l’ouverture varient très peu ou prou tout au long d’une séance de prise de vue. La mise au point est calée sur une distance précise et ne bouge plus. Je sais à quoi m’attendre quand je photographie dans le noir avec un pellicule Ilford ou Kodak. Le résultat est sans appel, c’est bon ou mauvais. En numérique, on passe un temps fou à corriger et à retravailler un nombre incroyable de fichiers sans jamais être pleinement satisfait. Les images peuvent être transformées à l’infini et c’est là le piège.
Des pellicules noir et blanc pour photographier le noir
Les pellicules noir et blanc sont comme des bâtons de fusain, des mines de crayons avec lesquelles je peux redessiner le monde qui m’entoure à ma manière. J’adore les noirs de Soulage. J’ai envie de remettre à nouveau en lumière le noir de la nuit. Vous remarquerez que je ne parle pas de nuances de gris mais bien de noirs. Il y a des noirs sals et charbonneux, mais aussi des noirs doux et soyeux. Les journées sombres de l’hiver sont favorables aux noirs intenses. Les films sont très souvent poussés et les vitesses parfois très lentes. Le choix de la pellicule et la méthode de développement sont déterminants. Il faut trouver la recette qui nous convienne et s’y tenir. C’est tout.
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