Non, il n’y a pas de honte à recadrer ses photos

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Images 24 x 36 recadrées

Je connais des photographes encore attachés à la sacro-sainte idée du cadrage parfait et définitif dès la prise de vue. Les discussions houleuses et interminables à propos du respect du cadre de visée me fatiguent. Les photographes célèbres n’ont jamais caché avoir eu recours au recadrage. Ce qui compte, c’est ce que l’on offre à voir aux autres pas ce que l’on a su faire sur le terrain. Le perfect one shot est un mythe. Et le le dictat du filé noir, c’est terminé ( surtout depuis Instagram 😀 ). Il n’y a pas de honte à recadrer une image à posteriori.

Tri-X - 392

Certaines images fonctionnent mieux au format carré. Alors pourquoi s’en priver ? Mes photos sont réalisées en 24 x 36 mais cela ne m’empêche pas de procéder de temps en temps à un découpage radical quand elles sont bancales, quand elles laissent apparaître trop d’informations qui brouillent la lecture de l’image ou quand les espaces vides sont trop importants. Si la composition est plus équilibrée en recadrant, alors il ne faut pas hésiter. L’étape recadrage fait partie du travail du photographe au même titre que l’editing ou l’indexation. Il faut aller chercher ce qu’il y a de mieux dans l’image. Vous allez certainement me dire, l’idéal serait de cadrer au plus juste à chaque prise de vue. C’est vrai, mais honnêtement, ce n’est pas toujours faisable. Et puis, on ne voit pas systématiquement la meilleure option de cadrage au moment du déclenchement. Rares sont ceux qui peuvent prétendre obtenir des cadrages au scalpel à chaque vue, surtout en argentique et avec des focales fixes.

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Sur le terrain, je ne pense pas au format carré. L’idée me vient après lorsque je visionne les planches contact. Au lieu de rejeter les vues mal cadrées, j’essaie d’en sauver une partie dans Photoshop avec l’outil de découpe. Par contre, quand on aime vraiment le format carré, la solution la plus simple serait de s’équiper d’un appareil Moyen-Format. Oui, c’est le top et c’est surtout une autre vision de la photo, une autre dimension. Un 6×6 argentique de très bonne qualité comme les Rolleiflex, Hasselblad ou Mamiya reste encore cher pour le commun des mortels mais on peut mettre la main sur un Yashica Mat 124G à moins de 150 €. À moins de s’orienter vers un appareil en plastique à 30 € du type Holga 120 et d’apprécier les images un peu floues au rendu incertain, il n’y pas beaucoup de solutions à l’heure actuelle. Pour l’instant, je me contente de mettre au carré les photos prises au reflex.

Si vous aimez la photo noir et blanc au format 6×6, je vous invite à parcourir le portfolio de Michel Staumont qui nous offre une belle ballade irlandaise au Holga.

Autres thèmes photos : Sauver ses négatifs sous-ex – Faut-il scanner ses tirages ou ses négatifs ? Moyen-format argentique : le Voigtländer Bessa III 667.


Commentaires

7 réponses à « Non, il n’y a pas de honte à recadrer ses photos »

  1. Absolument d’accord avec toi. Il y a beaucoup de cas ou « zoomer avec ses pieds » n’est pas praticable – je pense notamment aux bords de falaises, de rivière, de passage bloqué etc … A ce moment la seule ressource c’est le recadrage; Et où se déplacer pour changer son cadrage n’est pas physiquement faisable. Même si tendre vers un bon cadrage dès la prise de vues est une attitude raisonnable, cela ne doit pas devenir un diktat, je pense.

    1. Merci Didier. C’est effectivement bien vu. Encore un bon exemple qui montre que le recadrage est parfois incontournable.

  2. Avatar de
    Anonyme

    J’aime bpc le N&B

  3. Le cadrage (comme tout autre « paramètre » photographique) et un choix personnel. Pour moi les contraintes que le photographe s’imposes sont ses propres règles du « jeux ». Elles n’intéressent pas le lecteur (qui d’ailleurs ne les connais pas) et ne peuvent pas à mon avis être mises en avant pour dire que tel photographe est meilleur que tel autre. Ceci dit, je comprends très bien le photographe pour qui le cadrage réussi à la prise de vue est une source de bonheur intense.

    1. C’est tout à fait juste Jean. Ceux qui aiment la photo jugent l’image pour ce qu’elle est. La photo leur plaît ou ne leur plaît pas. Ce sont les photographes chipoteurs qui considère l’acte de photographier comme un exploit physique et non comme la recherche d’une certaine esthétique.

  4. J’encourage vraiment l’achat d’un 6×6 argentique pour avoir le format carré dès la prise de vue avec la perspective et le flou propre à ce format et pour finir ces millions de détails compte tenu de la surface du film.
    J’ai débuté avec un Rolleicord Vb pour env 200€ et j’ai fait des photos sublimes… Après attention c’est une drogue… j’ai eu Hasselblad que j’ai revendu pour terminer avec un Rolleiflex 3,5F et en terme de piqué c’est ahurissant : http://thomasbelarbi.com/urban.html

    J’ai réussi à me stabiliser 😉
    Mais je pense qu’un jour je me reprandrai un Hasselblad ne serait ce que pour l’objet !

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