Je connais des photographes encore attachés à la sacro-sainte idée du cadrage parfait et définitif dès la prise de vue. Les discussions houleuses et interminables à propos du respect du cadre de visée me fatiguent. Les photographes célèbres n’ont jamais caché avoir eu recours au recadrage. Ce qui compte, c’est ce que l’on offre à voir aux autres pas ce que l’on a su faire sur le terrain. Le perfect one shot est un mythe. Et le le dictat du filé noir, c’est terminé ( surtout depuis Instagram 😀 ). Il n’y a pas de honte à recadrer une image à posteriori.
Certaines images fonctionnent mieux au format carré. Alors pourquoi s’en priver ? Mes photos sont réalisées en 24 x 36 mais cela ne m’empêche pas de procéder de temps en temps à un découpage radical quand elles sont bancales, quand elles laissent apparaître trop d’informations qui brouillent la lecture de l’image ou quand les espaces vides sont trop importants. Si la composition est plus équilibrée en recadrant, alors il ne faut pas hésiter. L’étape recadrage fait partie du travail du photographe au même titre que l’editing ou l’indexation. Il faut aller chercher ce qu’il y a de mieux dans l’image. Vous allez certainement me dire, l’idéal serait de cadrer au plus juste à chaque prise de vue. C’est vrai, mais honnêtement, ce n’est pas toujours faisable. Et puis, on ne voit pas systématiquement la meilleure option de cadrage au moment du déclenchement. Rares sont ceux qui peuvent prétendre obtenir des cadrages au scalpel à chaque vue, surtout en argentique et avec des focales fixes.
Sur le terrain, je ne pense pas au format carré. L’idée me vient après lorsque je visionne les planches contact. Au lieu de rejeter les vues mal cadrées, j’essaie d’en sauver une partie dans Photoshop avec l’outil de découpe. Par contre, quand on aime vraiment le format carré, la solution la plus simple serait de s’équiper d’un appareil Moyen-Format. Oui, c’est le top et c’est surtout une autre vision de la photo, une autre dimension. Un 6×6 argentique de très bonne qualité comme les Rolleiflex, Hasselblad ou Mamiya reste encore cher pour le commun des mortels mais on peut mettre la main sur un Yashica Mat 124G à moins de 150 €. À moins de s’orienter vers un appareil en plastique à 30 € du type Holga 120 et d’apprécier les images un peu floues au rendu incertain, il n’y pas beaucoup de solutions à l’heure actuelle. Pour l’instant, je me contente de mettre au carré les photos prises au reflex.
Si vous aimez la photo noir et blanc au format 6×6, je vous invite à parcourir le portfolio de Michel Staumont qui nous offre une belle ballade irlandaise au Holga.
Autres thèmes photos : Sauver ses négatifs sous-ex – Faut-il scanner ses tirages ou ses négatifs ? Moyen-format argentique : le Voigtländer Bessa III 667.
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