Sur un chemin de randonnée en Belgique, un ami me demande pourquoi j’ai pris cette photo. Il ne voit rien de beau à cet endroit. Ma réponse est laconique. Je n’ai pas toujours envie d’expliquer mes choix. Parfois, je ne saurais même pas dire pour quelle raison j’ai cadré un sujet aussi insignifiant qu’un poteau électrique ou un grillage rouillé.

En fait, il est souvent question d’ambiance et de contrastes dans mon travail personnel. Parfois, c’est la juxtaposition de deux entités distinctes qui me pousse à déclencher. Si je me mettais à ne photographier que la beauté d’un lieu, je ne ferais pas souvent de photos.

Aujourd’hui, je travaille avec de la pellicule dans un but expérimental et non pour documenter le réel. Raconter une histoire ou montrer la beauté du monde, cela ne m’intéresse plus. Dorénavant, quand je produis des images en argentique pour mon propre compte, chaque prise de vue doit être le fruit d’une expérimentation.
Intéressante réflexion : merci.
Merci.
Et c’est le paradoxe de l’argentique en 2023 :depuis le temps qu’on déclenche on croit avoir fait le tour mais le prix exorbitant des consommables fait que l’on ne peut plus déclencher « pour rien » et chaque appui sur le bouton doit mériter le prix qu’il nous coûte, d’où réflexion, recherche, expérimentation et peut-être que l’on revient aux émois des enthousiastes du XIXe siècle, va savoir ! Bon j’écris ça sous l’influence de Christian Poncet dont je viens seulement de découvrir le site (honte à moi) : ses sténopés m’ont secoué les neurones et ouvert des horizons insoupçonnés. Comme quoi, tout est encore tout neuf en argentique.
Amistat.
Oui, c’est vrai le coût de l’argentique entre aussi en ligne de compte. Mais ce qui compte le plus pour moi est de marquer la différence entre ce que je produis en numérique pour le compte des clients et ce que je créé en noir et blanc pour moi. Et je suis tout à fait d’accord avec cette analyse du besoin de retrouver l’enthousiasme de l’expérimentation, loin des nouvelles technologies. En référence, il y a aussi cette très grande photographe Danoise : Marianne Engberg http://marianneengberg.dk/ célèbre pour ses sténopés et qui est capable d’attendre pendant plusieurs heures au même endroit la bonne lumière. Il y a aussi le photographe Japonais Hiroshi Sugimoto qui a expérimenté la lumière et les temps de poses très longs. Amicalement.
Superbe et inspirant, simple et intemporel, j’aime beaucoup.
Merci Daniel !
Bonjour Fred, voilà un article que j’aime lire, ta démarche en argentique est excellente. Peut être que je vais me tromper en écrivant mon opinion juste en dessous et corrige moi si je me trompe mais bon je me lance…: la photo du panneau de signalisation avec le nuage au dessus me fait penser à celle de Lee Frilander( désolé si j’écorche son nom) . Je pense que tu as emmagasiné beaucoup de photos , beaucoup de photographes différents dans ta culture photo. C’est la raison pour laquelle tu prends ces photos car elles t’ont influencés de manière inconsciente. C’est pour moi la meilleure façon de photographier à mes yeux car on photographie de telle façon, tels sujets mais de manière inconsciente car on été influencé par d’autres. Après ce n’est que mon opinion je peux me tromper … À bientôt Fred c’est toujours un grand plaisir de parler photographie avec toi😀.
Bonjour Jérôme. Tu cites à nouveau un photographe dont j’aime beaucoup le travail. Je t’en remercie. Il y a tellement de grands photographes. C’est difficile, voire presqu’impossible, de créer quelque chose de nouveau. On verra forcément une similitude avec les images de tel ou tel photographe célèbre. Bon dimanche et bonnes photos.