Expérimentation argentique avec le Zorki 4

Depuis quelques semaines, j’expérimente la photographie argentique avec un appareil à visée télémétrique des années 70. J’ai eu la chance de mettre la main sur un bel exemplaire. C’est un Zorki 4, un boîtier de fabrication russe. Il est très solide. On dirait un bloc de métal. Certains le trouvent un peu rustre. C’est vrai qu’il n’a pas l’aura d’un Leica M mais peu importe, j’ai beaucoup de plaisir à l’utiliser et puis je l’ai obtenu à un très bon prix auprès de JP – l’Atelier de JP.

Le système télémétrique demande un temps d’adaptation, surtout quand il s’agit d’un appareil un peu retord comme le Zorki 4. Mais photographier avec un ancien et modeste boîtier en métal reste une expérience intéressante, n’en déplaise aux puristes qui ne jurent que par Leica ou autres prétentieux qui se vantent de posséder une machine à pixels hors de prix. Je ne vais pas faire l’éloge des appareils d’entrée de gamme et encore moins encenser les télémétriques russes. Ce sont, et je le répète, juste de vieilles boîtes dans lesquelles on insère une pellicule. L’objectif compte beaucoup plus à mes yeux. Celui qui équipe le Zorki, un Industar de 53mm ouvrant à f2,8, fournit des images assez douces.

Mais il y a aussi quelque chose de vrai à propos des 35mm de ce type : c’est la prise de vue à la volée. Vous n’avez pas le temps d’ajuster la mise au point et bien souvent, elle reste imprécise. Du coup vous êtes obligé(e) de travailler avec une distance de mise au point et une ouverture choisies d’avance. Cette contrainte devient un avantage car la méthode permet d’opérer très rapidement. Le déclenchement du Zorki 4 n’est pas très discret mais j’ai connu pire. L’Olympus OM-2000 ou le Nikon FM2n sont bien plus bruyants.

Mon intention n’est pas de vous parler matériel ou technique. Je voulais vous expliquer qu’il est possible de prendre du plaisir à pratiquer la photographie autrement sans tout attendre du matériel. Le numérique nous a habitué à désirer l’image parfaite. La qualité d’image ou autres performances n’entrent pas en ligne de compte ici. Le Zorki est loin d’être le plus sophistiqué des appareils photos mais il est taillé pour la photo prise à la volée et cela me suffit. Il faut avoir conscience de ses défauts et qualités. On s’adapte à l’outil et on essaie d’en tirer le meilleur parti. Je dirais que les appareils anciens et notamment les objectifs et leurs caractéristiques d’époque apportent un certain style à vos photographies argentiques.

Vous verrez sans nul doute d’autres photos réalisées avec cet appareil. Je ne lui confierai pas de missions professionnelles mais il m’accompagnera lors des sorties photos aux côté de l’EOS 33.

Nouveau stock de film 135

Je dois retourner à Ypres. J’ai besoin de refaire du stock en films noir et blanc. Je prends un vieil appareil avec moi au cas où. L’occasion aussi de refaire une tentative avec le Kodak Retina de JP. En principe, je ne touche pas aux films Kodak et Ilford réservés aux commandes clients pour de…

11 commentaires sur “Expérimentation argentique avec le Zorki 4

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  1. Bonjour Fred, je pense que tu as merveilleusement résumé l’esprit de ces équipements et qu’en effet, avec eux, c’est le photographe qui fait la différence. De plus, en cherchant bien, on peut en trouver à des prix intéressants – bien moins chers que les légendes du télémétrique – et grâce à cela, on peut faire l’effort d’un bel objectif. Pour le Zorki 4 ou 4k, un Jupiter 3 50mm ouvrant à f1,5 ou un Jupiter 8 50mm f2 voire un Industar 22 50mm f3,5 (qui a la particularité de se replier) peuvent être des achats complémentaires utiles. Mais en gardant à l’esprit que même les défauts des uns et des autres sont comme des signatures. Mes amitiés.

    1. Bonsoir JP. Je crois que je n’ai pas fini de découvrir toutes ces petites merveilles plus ou moins rares. Le Zorki, je connaissais de réputation mais pas les dernières merveilles que tu nous présentes sur ton site. A très vite. Fred

  2. Zorki 4 fut mon premier appareil 24 x 36 : Royaume-Uni, décembre 1968, achat par correspondance; équipé d’un Jupiter f:2 / 50 mm. Le mode d’emploi, traduit du Russe vers l’Anglais, était incompréhensible. Il est toujours de ce monde, mais orne la vitrine d’un ami collectionneur.
    Les optiques russes méritent le détour, assurément.
    Amicalement : JFB

  3. Bonjour Fred, excellent article comme d’habitude. Au delà du matériel photo , la passion de la photographie ne serait rien sans le plaisir de la pratiquer. C’est peut-être pour cela qu’il ne faut pas tomber dans un certain confort… De plus mon discours est contradictoire car je traverse une phase d’ennui et de non productivité pourtant c’est des photos que j’ai voulu faire pour mon projet, difficile de se remettre au boulot quand on doute. Fred je te souhaite à prendre plein de photos avec ton nouvel appareil. A bientôt

  4. Bonjour Fred et Jérôme,
    Ah, le doute ! Cet empêcheur de rêver en rond … ce caillou dans la chaussure du photographe de rue, ce flash éteint du portraitiste de studio, ce rhume qui empêche le paysagiste de sortir … mais à force de le ressasser, il nous fait bondir hors de nos habitudes/lassitudes et empoigner de nouvelles idées. As-tu pensé, Jérôme, au sténopé, éloge la la lenteur; au vieux télémétrique de n’importe quelle nationalité, celui du triangle d’exposition tout simple; à un beau folding (pliant) qui sent la poussière des vieux albums et donne envie de s’en construire un, aux images si douces; à un appareil à construire soi-même (il y a quelques kits amusants) … Bref, tu as mille idées qui vont t’aider à faire le pas de remettre un film dans ton appareil, à remettre des piles dans ton APN (ben oui, ça marche aussi) … On est tous passé par-là, et nous en sommes sortis. Mes amitiés.

  5. Bonjour Fred et JP , tout d’abord merci pour vos encouragements, c’est touchant . Pour être franc ce n’est pas la façon de capturer les instants qui me gêne c’est les instants en eux même en clair je manque cruellement d’inspiration . Néanmoins après visionage de la vidéo ( merci JP ) l’utilisation de vitesses lentes cela me rappelle le travail de Francesca Woodman cela pourrait être à explorer pour mon projet avec ma fille . Après il est toujours intéressant de découvrir de nouveaux procédés, de nouveaux appareils photos ça peut donner des idées. Mes amitiés à vous deux.

  6. Ah, l’inspiration, ce petit détail qui fait les grandes idées, cachée au fonds de nous, qu’il faut aller chercher, stimuler, faire sortir, … Rassures-toi Jérôme, nous sommes tous passés par là et parfois, elle met du temps à se montrer, et puis, tout devient facile. Un petit truc qui peut donner de bons résultats, le « Mind Mapping » ou carte mentale : tu trouveras plein d’explication sur la Grande Toile, mais le résumé : prends un grande feuille de papier des marqueurs de toutes les couleurs, et note sur la feuille tout ce qui te passe par la tête, en rapport ou non avec votre projet. Pas en ligne, mais par petits plots, dispersés sur ta feuille. Tu ferras les liens ensuite, … tu verras, c’est libérateur. De tout cœur avec toi. Mes amitiés.

    1. Bonjour Jean Pascal merci pour ton gentil message ( on peut se tutoyer ?) . Merci également pour l’idée je vais creuser ça . J’en profite pour te féliciter pour ton site j’ai été le voir , vu que Fred ne pas manque d’éloges dessus 😉😀. A très bientôt.

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