Photographie numérique ou argentique, peu de personnes font la différence. Aucune importance, l’outil utilisé par le photographe reste secondaire. Par contre, j’aime faire la distinction entre le monochrome et le noir et blanc si on vient me titiller sur ce terrain. Je pense que vous saisissez la nuance. Entre les deux, il existe une légère différence et je m’en amuse quand une personne bien intentionnée prétend obtenir la même chose que moi avec son APN.
J’ai eu une discussion cocasse lors d’une récente journée de mariage à propos du monochrome en photographie. En début de soirée, alors que je débutais ma pause repas bien méritée après de longues heures de reportage, un voisin de table s’est montré curieux par rapport à mon matériel photo. Personne ou presque ne se préoccupe du type de matos que le professionnel emploie mais lui avait su identifier un reflex argentique au milieu de mon équipement : le Nikon F100.
Lorsque j’ai expliqué à cette personne que le F100 sert uniquement à produire des images en noir et blanc, il a tout de suite répondu que lui aussi photographiait en monochrome avec son Panasonic numérique de poche et que l’opération était plus rapide et plus simple. À chaque mariage, je tombe sur un amateur éclairé qui va soit vouloir échanger à propos d’un certain type de matériel photographique ou chercher la confrontation avec le pro. Il faut faire avec ce genre d’énergumène et évacuer rapidement la palabre parce que je ne suis pas là pour animer un débat mais pour enregistrer des images.
En quelques mots, je lui ai démontré que le capteur d’un appareil photo numérique ne fabrique pas de photographies noir et blanc puisqu’il voit en couleurs, qu’une image monochrome pouvait être bleue, jaune ou rouge alors qu’une pellicule noir et blanc livre des images en noir et blanc. D’où la notion du véritable noir et blanc (il faut bien se démarquer sur un plan marketing). Au final, pour être honnête, l’image obtenue après traitement numérique monochrome est quand même une photo en noir et blanc mais j’aime beaucoup jouer sur cette nuance et laisser mon interlocuteur perplexe.

Il arrive que des personnes présentes à un mariage soient intriguées par le fait qu’un professionnel prenne le risque de louper ses photos en travaillant avec de la pellicule. Certaines personnes ne comprennent pas vraiment l’intérêt de photographier un mariage en argentique avec toutes les contraintes que ce médium d’un autre temps engendre : prises de vues en nombre limité, impossibilité de visualiser le résultat en direct et une qualité d’image inférieure à un compact de plusieurs millions de pixels.
Premièrement, je ne vois pas pourquoi je raterais plus de photos en argentique. Un professionnel sait comment utiliser son matériel photo en toute circonstance, choisir un outil plutôt qu’un autre par rapport à une situation donnée et surtout savoir repérer les moments opportuns qui feront une ou plusieurs bonnes photos. D’autre part, la problématique de la qualité d’image entre numérique et argentique reste discutable et ce genre de discussion stérile montre bien l’ignorance de certains amateurs concernant la finalité d’une prestation photographique. Les mariés me choisissent entre autre pour ce petit plus argentique et mon savoir-faire, pas pour le nombre de pixels ou le piqué d’un objectif. Les couples en attendent bien plus.
Je ne comprends pas l’obstination de tous ces photographes à vouloir comparer et critiquer les choix des autres. Avant de vous préoccuper de la résolution ou de la netteté d’une photo, sachez que c’est la joie ressentie par le couple en revoyant toutes ces photos qui compte. Les émotions que procurent les images produites par la ou le photographe valent bien plus que la fiche technique d’un appareil.
Monochrome ou noir et blanc, on s’en fiche, du moment que les clients apprécient votre style (en plus de votre savoir être et votre capacité à accompagner les mariés de manière professionnelle). Si les mariés me remarquent grâce à mes photographies noir et blanc, alors tant mieux. Je sais qu’une fois en reportage, j’aurai beaucoup de plaisir à griller quelques films parce que c’est mon dada et je donnerai le meilleur de moi-même pour sortir des photos qui feront mouche. à l’inverse, si les clients ne sont pas convaincus par mon noir et blanc, je n’ai aucun intérêt à apporter mes reflex argentiques le jour J.
bonjour
leica à des capteurs monochrome sur certain boitier M mais il coûte beaucoup de soussous !
Bonjour Jean-Pierre. Comme dans toute chose, il existe une exception. Rares sont les photographes à posséder un Leica M. D’ailleurs, je n’ai encore jamais vu un seul modèle chez mes confrères.
Une alternative parmi d’autres pour pratiquer le noir et blanc numérique en natif sans passer par la case Leica : https://www.monochromeimaging.com/