Pour une fois, permettez-moi de pousser un coup de gueule. Je suis remonté depuis quelques temps contre les objectifs qui déraillent à cause d’un AF défaillant. Vous pouvez me dire à quoi sert un objectif ouvrant à F1.4 si la mise au point est sans cesse décalée aux grandes ouvertures ? Depuis quelques jours, le Sigma 50 mm ART se montre capricieux. Je l’ai découvert par hasard pendant un shooting improvisé. L’AF est défaillant aux plus grandes ouvertures. La plupart des photos prises à F1.8 et F2 sont à jeter. Le problème persiste à F2.8, autant travailler avec un zoom à ouverture constante. Je suis conscient que le problème existe sur certains modèles depuis longtemps. Il y a plusieurs années, j’avais revendu un Canon EF 50 mm 1.4 pour cette raison. Il a été un fidèle partenaire pendant de nombreuses années sur les reflex argentiques puis sur les numériques jusqu’au jour où je constate une mise au point aléatoire. J’en ai racheté un neuf pensant être tranquille mais le phénomène est aussitôt réapparu trois ans après. J’ai décidé de le remplacer par un Sigma ART non sans avoir pris soin de l’essayer sur mon 5D Mark III. Tout allait bien. Deux années plus tard, je me retrouve avec un 50 mm constamment en décalage. Les micro-ajustements n’y changent rien.
Il y a de quoi être en colère. Je n’exige pas de mon matériel des performances extrêmes. Je ne suis pas non plus un obsédé du piqué et je photographie rarement à 1.4. J’accepte de légers défauts dans les angles et une certaine mollesse aux grandes ouvertures. Mais je suis en droit d’attendre une mise au point correcte dans des conditions normales d’utilisation. Peut-être que le problème vient du boîtier. Peu importe, ça me gave d’être sans cesse aux aguets et de me poser la question de la mise au point à chaque portrait sur le vif. C’est d’autant plus grave que les décalages sont importants. J’ai moins de déchets avec les appareils argentiques à mise au point manuelle bien que ma vue ne soit plus aussi précise qu’avant.
Je n’ai pas ce souci avec les objectifs L achetés à des particuliers de la région. Le Canon 35 mm 1.4 et le Canon 135 mm F2 ne sont pas jeunes et ont certainement connus plusieurs photographes. Pourtant la mise au point est parfaite en toute circonstance. Alors oui, le problème pourrait être résolu en m’équipant uniquement dans la gamme pro Canon mais vous avez vu les prix ? C’est pour cette raison que je me tourne plus souvent vers le marché de la revente. Parfois, je suis obligé d’attendre qu’une vraie bonne occasion se présente mais cela vaut le coup. Certains photographes fortunés se séparent de leur superbe objectif si peu utilisé qu’il semble encore neuf sorti d’usine. Quelques tests permettent de vérifier son bon fonctionnement. Bien sûr, on n’est jamais à l’abri d’un vice caché. Il faut prendre le temps d’inspecter les lentilles et de procéder à différents essais.
J’adore cadrer au 50 mm. Je photographie avec cette focale depuis de nombreuses années. En argentique, c’est tout ce dont j’ai besoin. Par contre, si cet objectif est incapable d’assurer une mise au point précise de manière constante alors je préfère travailler avec un trans-standard ouvrant à F2.8. Le 50 mm est présent aussi sur le 24-70. Je ne vous cache pas avoir envie de ranger le Sigma au placard définitivement. Je pourrais me procurer le dock censé corriger les erreurs d’AF mais tout me fatigue en ce moment. Encore un gadget électronique en plus à acheter sans garantie de résultat ! Je vais plutôt me concentrer sur les projets en cours autour du moyen format argentique. Le numérique m’agace de plus en plus.
C’est peut-être un mouvement d’humeur passager et peut-être que tout rentrera dans l’ordre avec la reprise de l’activité mariage tant attendue. Ce qui est sûr c’est que ma perception des choses vis à vis des reportages a changé. Le but d’un reportage photo mariage pour moi consiste à témoigner, pas à créer des images ressemblant à des peintures. Cela ne m’empêche pas de soigner les cadrages et la gestion de la lumière. Ce sont les mariés qui créent leur propre histoire. Je ne suis pas là pour mettre en scène et modifier l’ambiance. Les interactions et les moments d’émotions comptent plus que les effets artistiques du style fine art. Le photographe n’a pas besoin de photographier avec de très faibles ouvertures pour être créatif. Dans ce contexte, pourquoi aurais-je besoin de multiples focales fixes ? Un très bon 24-70 et un 85mm devraient suffire.
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