À quel moment phographier en noir et blanc ?

On dit souvent que le noir et blanc s’accommode bien avec certains types de sujets. On devrait choisir le noir et blanc en présence de formes géométriques ou d’une scène à fort contraste. Je ne fonctionne pas exactement de cette manière. Je photographie en noir et blanc parce que j’en ai envie et la décision de pratiquer le noir et blanc se fait en amont.

Avant de partir sur le terrain, je suis obligé de faire un choix entre noir et blanc et couleur. C’est ma façon de procéder. Au moment de préparer le sac photo, je dois décider quelles pellicules j’emporte. Le type de sujet et la qualité de la lumière détermine le choix entre les pellicules couleurs et les films noir et blanc. La sensibilité du film vient en seconde position. Je pourrais me laisser la possibilité de choisir sur place en prenant un panaché de pellicules couleurs et noir et blanc dans la besace mais non. J’ai besoin de savoir comment je vais photographier et avec quoi. Une fois sur le terrain, si le boîtier est chargé avec une pellicule Kodak TMAX, je pense et je vois en noir et blanc toute la durée de prises de vues.

En numérique, le problème ne se pose pas. Le décision se prend devant un écran. Le photographe peut choisir les images qu’il va traiter en monochrome. La démarche est complètement différente et cela peut parfois être un avantage. Mais ce que je remarque souvent chez mes confrères photographes, ce sont des noirs et blancs par dépit. Quand ils ont besoin de sauver une ou plusieurs images, le noir et blanc devient la roue de secours. C’est un tort. Le noir et blanc ne devrait pas être utilisé pour éliminer les défauts colorimétriques. Il faut apprendre à détecter le potentiel du noir et blanc dès la prise de vue, que l’on soit sur le point de réaliser un portrait, une photo de rue ou d’architecture.

En noir et blanc, j’ai mes petites habitudes. S’il s’agit de photos de soirées, je prends de la Tmax p3200 ( depuis peu de la Delta 3200 ) ou éventuellement une Tri-X exposée à 1600 ISO. Pour les prises de vues en balade, à la plage ou en ville, cela dépend de mon humeur et de mes envies. La météo joue un rôle essentiel dans mes choix. Quand le ciel est très nuageux, je privilégie le grain et le noir et blanc pour accentuer le côté dramatique. Les films 400 ISO sont poussés à 800. Si les images sont un peu floues et granuleuses, alors tant mieux. Lors des journées très ensoleillées, j’ai une préférence pour les contrastes élevés. Là aussi, je choisis le noir et blanc de 100 ISO ou 80 ISO. Par contre, lorsque le ciel est légèrement voilé laissant passer une lumière douce, les pellicules Kodak Gold et Colorplus sont parfaites pour moi.

Je pense que tout sujet mérite d’être photographié en nuances de gris. C’est la manière d’exploiter le noir et blanc qui va faire la différence, pas le sujet. Après, on ne réussit pas à tous les coups même avec les meilleures intentions. Toutes mes photographies en noir et blanc ne se valent pas. J’en rate toujours un certain pourcentage. Parfois, c’est la pellicule complète qui me déçoit. Cela arrive mais je ne me lasse jamais de photographier avec une pellicule noir et blanc. La photographie noir et blanc fait partie de ma culture photographique. C’est un langage que j’apprécie depuis très longtemps.

Tout comme la technique, le langage du noir et blanc s’apprend. Il faut s’exercer régulièrement. L’une des bonnes méthodes pour celles et ceux qui travaillent en numérique serait de basculer en monochrome et Jpeg dès la prise de vue. La prise directe en monochrome est un très bon exercice pour comprendre ce qui fonctionne bien ou mal et permet de corriger les erreurs sur place. Les retouches et les Presets n’arrangent pas tout. Déjà, si vous êtes capable de repérer un équilibre entre les masses sombres et les hautes lumières et de doser l’exposition, vous gagnerez un temps précieux.

Portrait de rue à Lille Agfa APX 100 photographe argentique

2 commentaires sur “À quel moment phographier en noir et blanc ?

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  1. Personnellement, j’aime bien le N/B quand le temps est maussade, je trouve que la pellicule va bien avec le temps … Là où tu as tout à fait raison Fred, c’est dans la possibilité de tout photographier en N/B, ou plutôt, en une infinie nuance de gris, du très clair au très foncé. Et historiquement, il en a été ainsi très longtemps, la couleur ne s’étant imposée que dans les années septante et quatre-vingt. Les deux ont leur propre expression et comme toi, il faut pouvoir faire un choix pour se préparer mentalement à « voir » dans le choix que l’on a posé. Un peu d’entrainement est nécessaire.
    Bien à toi.

    1. Oui, le temps maussade et la nuit sont des conditions propices au noir et blanc. Mais comme toujours, c’est un ressenti personnel. Etrange que je parle de noir et blanc alors que ton Canon EOS 33 est actuellement chargé en Kodak Gold 200. Bon dimanche JP.

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