Quelle place aura la pellicule couleur dans les années à venir ?
Je me pose la question. Je sens bien que la pellicule couleur commence à perdre du terrain. Les nouvelles tendances des traitements numériques plaisent énormément au grand public. Plus besoin de shooter avec une Portra ou de la Fuji Pro pour « avoir du style ». Les capacités inouïes des derniers hybrides offrent bien plus de possibilités que l’argentique. Le client ne sait plus faire la différence entre une photographie couleur argentique et une image retravaillée avec une appli. Les pellicules couleurs n’intéresseront plus que les photographes passionnés et les artistes.
En noir et blanc, c’est différent. Le noir et blanc argentique conserve une identité forte. J’en ai fait mon cheval de bataille dans mon activité professionnelle et une grande partie de ma clientèle est venue vers moi pour mon noir et blanc. La couleur argentique se défend plus difficilement. Quand il est question de portrait sur commande, le numérique s’impose. Il y a quelques exceptions mais globalement, la pellicule couleur ne présente aucun avantage pour des photos de familles classiques. En reportage, c’est pire. Aujourd’hui, il est difficile de concevoir tout un reportage mariage en argentique.
C’est pour cette raison que j’ai lâché les pellicules couleurs pour les commandes de portraits. Je ne propose pas de prestation sur pellicule couleur. En numérique, on peut obtenir des rendus tellement différents et le coût supplémentaire que représente l’achat et le développement des pellicules ne m’incitent pas à continuer à travailler en argentique. Le noir et blanc, quant à lui, est plus abordable. Les clients comprennent aussi l’intérêt d’une prestation argentique pour le rendu des tirages barytés.
Je pense que la pellicule couleur m’aidera à développer des projets personnels pendant encore quelques temps. Il y a des thèmes que je préfèrerais toujours travailler avec une pellicule couleur, comme les portraits de personnes tatouées par exemple. Je compte aussi poursuivre les collaborations avec les artistes ou les artisans en argentique. Mais le numérique finira un jour ou l’autre par occuper tout le terrain. C’est inéluctable.





Any visual recording of a moment in time is a manipulation of experience. Digital photography and post-process just replaces the choice of film and filtration our predecessors chose from to render a reality that photography and/or client found pleasing. It is so much easier and flexible with Digital than with Film, one has to ask, why bother with film at all? The trick though is that the non-equivalence of Reality and Image is almost nonrecognized with Color yet it is the defining characteristic of B/W. Hence, as you note there is little point to pursue film color photography other than as a hobby. BRAVO for sticking to the art of B/W photography and portraiture. –phil
Le photographe argentique deviendra au fil du temps un chamane de l’image détenteur d’un art venu du fond des âges et sera recherché par les générations de l’image olographique … Fred peut être sera un de ces chamanisme…
Dans ce cas, il y aura beaucoup de chamanes sur terre. Merci Alain.
Bonjour Fred,
C’est vrai que ça bidouille pas mal avec le numérique et que les rendus sont de plus en plus proches de l’argentique couleur. Le coût, malheureusement, joue encore en sa défaveur pour le travail en professionnel. Disons-nous « tant pis » et gardons le pour le travail perso, tant que nous le pouvons encore …
Sinon, c’est toujours beau, les pellicules modernes ont atteint leur apogée, comme les boitiers argentiques au moment de la prise de pouvoir par le numérique balbutiant, c’est le cycle de l’histoire.
Bonjour JP. Je suis d’accord, gardons l’argentique pour les projets qui nous tiennent à cœur. La Kodak Portra est un excellent film pour le portrait mais à 12 euros les 36 vues sans le développement, il faut vraiment que le sujet en vaille la peine.
la première image, le portrait, c’est une image qui en vaut la peine. Super
Merci Chet !