Je travaille avec le Canon EF 35 mm F2 IS USM en reportages photos mariages depuis 4 ans. Je pensais avoir fait une mauvaise acquisition après les premiers essais sur le 5D Mark III. Les images ne me plaisaient vraiment pas. L’histoire était tout autre sur un 6D, alors je l’ai conservé.

Au début, c’était la cata. Le rendu me paraissait pauvre avec le Mark III et je ne l’explique pas. Le capteur semble réclamer des optiques d’un niveau supérieur alors que sur un EOS 5D Mark II ou le 5D, les images sont de meilleure qualité. J’ai même failli le remplacer par le Sigma ART. Mais en voyant les résultats plus que satisfaisants avec les 6Ds, j’ai préféré le garder. Depuis, je l’utilise régulièrement en photographie de mariage à des moments précis de la journée. Bien souvent, c’est en intérieur qu’il est le plus utile. L’autofocus du 35 mm F2 IS n’a jamais failli. C’est le très gros avantage de cet objectif. Avant cela, c’est le 24-70 qui remplissait ce rôle. Je trouvais ce modèle Canon intéressant vu sa taille, son poids et son prix attractif. Monté sur un Canon EOS 6D, je dispose d’un ensemble léger et compact. Mon dos en est reconnaissant. C’est agréable. Il remplit bien sa fonction d’objectif de reportage. Du coup, j’ai pris l’habitude de le mettre en première ligne quand il faut saisir l’entrée des mariés à l’église. Globalement, j’en suis content.

Je ne suis pas aussi exigeant que les puristes au niveau du piqué de l’image. J’ai toujours pensé que les instants saisis comptaient plus que la technicité ou les performances matérielles. Mais je reconnais que le petit 35 mm F2 manque parfois de caractère. Je ne parle pas du vignettage qui se produit naturellement à pleine ouverture sur tous les objectifs de ce type. Le phénomène se corrige très bien. Non, en dessous de F2,8, la précision et la qualité globale de l’image n’est vraiment pas terrible. Cela ne me pose pas de souci car, la plupart du temps et par sécurité, le diaphragme reste ouvert à F2,8 minimum, surtout quand ça bouge dans tous les sens. Le Canon EF 35 mm F2 IS USM délivre des images parfaitement détaillées à partir de F4 ( selon mes critères ). Je ne m’avancerais pas à faire la comparaison avec une autre optique. Je ne suis pas technicien qui réalise des tests en laboratoire. Je vous livre simplement mon ressenti. Mais je sais que la sensation de netteté est déjà bonne à F2,8.

Je préfère me concentrer sur les interactions entre les gens ou le sourire de la mariée plutôt que de chercher en permanence l’effet waouh du F1,4. « T’as vu la qualité du flou dans mes photos ? ». La pleine ouverture prend tout son sens quand on ne peut pas faire autrement ou quand c’est le seul moyen d’effacer un arrière-plan peu esthétique. Lorsque la lumière est vraiment trop faible, les grandes ouvertures des focales fixes sont vraiment appréciables. Sinon je ne vois pas l’intérêt de constamment photographier avec une très faible profondeur de champ. Le flou romantique en reportage, ça va un moment et on s’en lasse assez vite. En photographie de portrait, c’est différent. Nous aimons tous les images douces obtenues avec une très faible profondeur de champ. Les focales fixes lumineuses sont très appréciées par les photographes portraitistes. Les puristes parlent de flou crémeux, le rendu idéal pour les portraits d’enfants. Si le F1,4 est réellement exploitable, dans ce cas, je suis d’accord, la pleine ouverture apporte un vrai plus. Mon objectif préféré dans la catégorie portrait reste le Sigma 50 mm ART. Étrangement, les portraits posés au 35 mm sont rares dans mon portfolio mais je pense quand même investir dans un bon objectif de catégorie pro. J’aime photographier en intérieur sans flash et un très bon 35 mm F1,4 me semble judicieux et pas seulement en numérique.

En argentique, je fonctionne toujours avec le bon vieux Canon EF 50 mm F1,4 principalement. Le 35 mm F2 IS ne me convainc pas sur un EOS 3. Le vignettage est très présent. J’aimerais pouvoir travailler en faible luminosité avec une pellicule 400 ISO sans devoir recourir au flash. L’ancien Canon EF 35 mm F1,4 L est tout indiqué pour ce genre de travail. La nouvelle version USM II est définitivement trop chère. Le Sigma 35 mm ART me tente aussi, notamment pour les reportages mais j’ai peur que le rendu soit trop sec en argentique comme je l’ai constaté avec le 50 mm ART. Ensuite, il y a toujours cette incertitude qui plane sur les problèmes de front / back focus.
Il est essentiel que la focale fixe que je choisirai soit parfaitement adaptée au 5D Mark III et aux EOS 3 qui me suivent lors des mariages. Si vous êtes possesseur d’un très beau 35 mm 1,4 L première de chez Canon et souhaitez le mettre en vente, contactez-moi.

Je n’ai pas fait mention de la stabilisation du Canon EF 35 mm F2 IS USM. Au départ, j’étais sceptique quant à l’utilité d’une focale courte stabilisée. Mais j’avoue l’apprécier lorsque que je suis accroupi et suis obligé de travailler à des vitesses assez lentes. Le risque du flou de bouger est relativement faible en reportage. Les vitesses ne descendent pas très bas ou alors quand on veut créer un effet de filé dans l’action mais c’est très rare. Le 1/30 est largement envisageable à main levée avec un 35 mm. D’ailleurs, cela me fait penser que je devrais tester l’IS du Canon 35 mm F2. On ne sait jamais, il pourrait peut-être vraiment servir un jour ou l’autre.

Je pense que ce 35 mm F2 de chez Canon mérite une place dans la besace des photographes à la recherche d’une focale fixe légère et de qualité. Alors bien sûr, il n’est pas tropicalisé comme dans la série L mais vous n’êtes peut-être pas du genre à photographier sous une pluie battante. Par contre, je peux vous assurer qu’il est costaud le petit. Il m’accompagne constamment sur le terrain et ne bronche pas. Il ne faut pas croire que les cailloux à plus de 1200 euros soient les seuls outils recommandables en reportage. Ce 35 mm reste un produit de très bonne qualité et utilisable en photographie de mariage, idem pour le 50 mm 1,4 USM et le 85 mm F1,8. Tout dépend bien sûr du budget du photographe, du type de photos recherché et des conditions dans lesquelles il évolue. À l’œil nu, il est impossible de faire la différence entre un objectif de la série L et ce 35 mm à F5,6. Par contre, les objectifs pros ou le Sigma ART sont utilisables à F1,4 et ce n’est pas rien. Le gain en luminosité est important par rapport à une ouverture à F2,8.







Je suis heureux d’avoir mis la main sur un Canon 35mm F1.4 L d’occasion. Il est dans un superbe état. L’année 2021 débute donc avec un premier reportage photo mariage réalisé au 35 mm L.
Mes photographies de mariages sont visibles sur mon site professionnel : https://www.fredlaurent.com/
I very much like your depth of field control as a means of directing viewer attention, so I’m assuming this is in some aperture-priority mode so you can control your image as you see them. In the film world of course this risks motion artifact (not quite enough light) or forces too much DoF (too much light). Given this is your paying work, I doubt you can tolerate undesired motion artifact. With the digital cameras, are you setting aperture and shutter speed and letting ISO ‘do the work’ of exposure?
Je préfère ajuster la sensibilité moi-même. Je travaille soit en priorité ouverture, soit en mode manuel. Je positionne la sensibilité sur AUTO quand par exemple les mariés avancent et passent rapidement de l’ombre à la lumière. Sinon, comme je travaille permanence avec deux boîtiers, avant de sortir de l’église, l’un est réglé pour l’intérieur, l’autre préréglé pour l’extérieur.
Un 35 mm 1.4 vraiment phénoménal et pas trop ruineux, c’est le Tamron USD, sorti en 2019 😉 Meilleur que le Sigma Art à tous points de vue (sauf le poids).
Bravo pour ces images, très vivantes !
Merci Frédéric. J’ai écarté le Tamron 35 mm 1.4. On a trop peu de retours sur celui-ci, à part qu’il fournit des images de très belles qualités mais il est très lourd comparé au Sigma. Et surtout, Quid de cet objo sur mes boîtiers argentiques ? J’ai le Tamron 85 stabilisé. Il n’est pas reconnu par mes Canon EOS 3.
Effectivement, ça ne marchera avec aucun appareil argentique : ce sont des objectifs à diaphragme électronique.
Merci pour cette précision importante !
Je reconnais que l’équation n’est pas facile. Trouver le meilleur 35mm pour le 5D Mark III et l’EOS 3 argentique au meilleur prix relève un peu du défi. Pour l’instant, je ne vois que le canon 35mm 1.4 L première génération mais les occasions sont rares.