Avant d’avoir lu Depardon, je n’aurais jamais fait ce genre de photo
Photographier dans un périmètre restreint, redécouvrir son environnement, voilà le défi des passionnés de photo en cette période de restrictions. Les photographes qui ont du temps devant eux ont peut-être épuisé leur stock d’idées. Les photos d’intérieur, ça va un moment mais on a tous envie de nous échapper. Si votre entourage immédiat ne vous inspire pas vraiment, je vous propose de placer la couleur au centre de votre attention. Utilisez la couleur comme dénominateur commun et oubliez tout le reste. Peu importe comment vous traitez le sujet : de manière abstraite ou comme un plasticien. Scrutez les couleurs au microscope. L’exercice est plus difficile qu’il n’y paraît mais vous forcera à adopter une démarche, une technique, une approche. Vous allez devoir réfléchir.


Profitez de cette occasion pour essayer des pellicules que vous n’avez pas l’habitude d’utiliser. Pour ce genre de projet, j’apprécie la Kodak Ektar 100, la Kodak Portra, la Kodak ColorPlus, la Fuji X-Tra 400 ou pourquoi pas l’Ektachrome si la diapo ne vous fait pas peur. Personnellement, je préfère employer de la pellicule argentique mais avec n’importe quel APN et un traitement numérique judicieux, le sujet peut vous occuper l’esprit pendant de longues heures. À vos appareils !

Je ne vous aurais jamais suggéré cette idée de sujet photo sans avoir vu les photographies couleurs de Depardon. L’artiste, plus connu pour ses travaux en noir et blanc, est aussi un maître de la couleur. Allez voir son travail dans les villes du monde, en argentique et à la verticale, une merveille. J’ai découvert la photographie couleur avec les grands photographes du National Geographic. Raymond Depardon m’a donné envie de traiter la couleur comme une matière première.
Salut Fred. De Depardon j’aime « Errance » mais c’est du NB, mais remarquable. Comme tu dis et conseille, l’environnement immédiat peut être source d’inspiration. On en voit beaucoup de ces photos qui semblent manquer de vie mais qui nécessitent de se triturer les méninges. Couleur ou NB, peu importe, ce qui compte c’est encore une fois le plaisir.
Bonjour Patrice. Aujourd’hui, je voulais livrer une nouvelle piste aux photographes en manque d’inspiration. La couleur peut être considérée comme un sujet photo à part entière.
Oui, ça m’a parfois titillé, mais j’ai souvent pensé que ce sont des photographies qui racontent… rien. Mais à la lueur de cet article, je vais peut-être réviser mon jugement. Merci !
Merci Fred.
Intéressant ce travail de Depardon sur la couleur dans les villes du monde. Tu précises à la verticale. C’est une approche stylistique rigoureuse.
Oui, il voulait souligner la verticalité de la ville avec son Bronica 645 en autre.
Tu as raison…si on n’est pas trop « couleur », c’est le moment de s’y essayer plus. Il y a trop de vide en ce moment, du vide dans tout. Même ce vide là se photographie mal, il n’est pas normal, il ne renvoie à rien dans notre imaginaire sauf à ce scénario actuel…
La couleur peut effectivement obliger à rechercher des choses, des objets, au delà du vide.