On ne profite pas assez de la lumière. C’est pourtant elle qui dicte la beauté d’une photo en noir et blanc. Toutes les nuances entre le noir et le blanc sont sublimées par la lumière, pas par la technique. Si j’écoutais mon cœur, je ne prendrais que la lumière. Le reste est secondaire. Hier, je suis allé à la ferme acheter des œufs et des légumes. J’ai regretté de ne pas avoir pris un appareil photo. La lumière découpée par les cagettes empilées dans la grange était splendide. En attendant mon tour, j’avais le temps pour observer les détails qui m’auraient sans doute échappés avant. Le sujet ne se trouvait pas dans la grange mais dans la partition formée par les rayons de lumière.
Certains oublient que l’on ne photographie pas en noir et blanc mais en nuances de gris. Une photo argentique existe sous la forme d’une succession de nuances de gris. Ni le noir, ni le blanc sont impératifs. Il y a parfois des gris denses et des gris légers très agréables à l’œil ou des noirs charbonneux qui impressionnent. Les styles diffèrent d’un photographe à l’autre. Voilà ce qui me plaît dans la photo argentique, c’est cette richesse de nuances que l’on ne retrouve pas facilement en numérique, n’en déplaise aux technophiles.

Alors évidemment, il y a des lumières plus faciles que d’autres à exploiter. Mais nul n’a besoin de connaissances particulières en photographie pour saisir la beauté d’une lumière d’automne. Bien heureux celui ou celle qui ne se sépare jamais de son boîtier. C’était mon cas à une certaine époque. Un Olympus Mju II dans la poche de la veste et j’étais rassuré. Il ne faut pas sous estimer le pouvoir d’un compact argentique. Ils sont peut-être basiques et austères mais non moins efficaces. Le plus important est d’être en capacité de déclencher à tout moment. Des nuages, un rayon de soleil, une pression sur le déclencheur, l’image est dans la boîte ou sur la pellicule. J’aime bien l’idée des appareils photos réutilisables de Harman. On ne se pose pas de question. On cadre et on tire.
Il faut arrêter de faire croire aux non-initiés que la photographie est un art réservé aux techniciens chevronnés. La photographie tout en nuances de gris est accessible à tous. Les jeunes l’ont bien compris. Ils n’ont pas peur de goûter aux sels d’argents. Je les envie. Ce doit être encore plus fascinant pour eux de découvrir qu’une image ne se forme pas uniquement sur un écran. La magie de l’argentique doit avoir le même effet sur eux que le monde d’Harry Potter. Par contre, trop de jeunes photographes attendent des réponses toutes faites sur le noir et blanc argentique avant de se lancer. Inscrivez-vous dans un club photo. Prenez des cours avec un photographe expérimenté ou discutez avec les professionnels des laboratoires photographiques. Ils aiment leur métier et sauront vous conseiller. Ne comptez pas uniquement sur les réponses en vrac des faux amis Facebook. Faites votre propre expérience du noir et blanc argentique.
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C’est tout à fait ce que j’entends quand je dis désacralisation de la photo et surtout du matériel. Avoir le nécessaire, qui va avec l’oeil et c’est tout. J’ignorais qu’Harman faisait ce genre d’appareil. Comme le Lomo il est un outil nécessaire mais pas idéalisé. Tu as raison Fred, on le prend, on appuie et hop, c’est fini. On aura la surprise plus tard. Il restera le souvenir de s’être fait plaisir un instant. Bien sûr, c’est un autre état d’esprit, une autre approche de la photo.
Tu as trouvé le mot juste : désacralisation de la photo.
C’est d’abord la désacralisation du matériel. Trop de gens encore pensent qu’on ne peut faire bien qu’avec du « bon » matériel. C’est une erreur. La photo est un plaisir et éventuellement un art pour certains. Elle doit d’abord être plaisir, facilité, simplicité. Elle véhicule des émotions, transmet des souvenirs et c’est cela qui n’a pas de prix.
Complètement vrai. L’être humain compte beaucoup trop sur les technologies.
Pour abonder dans le sens de la richesse de nuances en argentique par rapport au numérique, je vous mets en lien l’essai de la pellicule Fujifilm Acros II et sa comparaison avec le réglage de simulation de film Acros sur un appareil numérique Fujifilm. Il y a des comparatifs de photos prises au même moment des mêmes endroits et c’est édifiant.
J’étais étonné que DPreview fasse l’essai d’une pellicule argentique. Ca a sans doute un sens et c’est un espoir pour la continuité de l’argentique.
Merci Olivier pour ta contribution. C’est toujours intéressant de voir ce que les autres photographes font de leur pellicules ou de leurs fichiers numériques. Par contre, la Fuji Acros II qu’il nous montre dans vidéo est un peu grisouille. C’est une histoire de goût.
Oui, un peu grisouille mais on garde du détail tandis que la simulation Fujifilm acros en laisse beaucoup moins. Je pense que l’on peut faire beaucoup mieux avec le fichier argentique qu’avec le numérique.
Oui, tu as raison. La dynamique reste élevée en argentique. On récupère plus facilement de détails dans les zones des hautes lumières.
Patrice c’est vrai.
Pour ma part, j’aime bien avoir la possibilité de faire de la pause longue, de faire de la macro à presque pleine ouverture, ce qui nécessite des vitesses élevées de déclenchement. Ce ne sont pas tous les appareils qui le permettent. Néanmoins, ces impératifs techniques s’ils se retrouvent dans un boitier simple et ergonomique, alors c’est le top, enfin pour mon propre cas.
Je fais collection d’appareils argentiques et d’objectifs anciens à mise au point manuelle, que je fais fonctionner et que je teste (les objectifs également sur mes appareils numériques avec adaptateurs).
J’ai fait le constat que j’aime beaucoup certains appareils ou objectifs et que ce n’est jamais le critère technologique et performance qui arrive en premier. C’est un feeling, une prise en main, peut-on parler d’osmose entre le photographe et l’appareil, l’objectif ? Toujours est-il que j’ai plus d’inspiration et de réussite dans les résultats avec certains que d’autres et quece ne sont pas ceux qui possèdent les technologies dernier cri et les performances que le marketing voudrait faire croire indispensables.
Oui Fred, il y a une nostalgie des anciens matériels. Un de mes copains (Nicolas Gaurin) s’est même payé une optique de 1950 ou moins pour « coller » au rendu des photos de l’époque. Personnellement, j’attends avec impatience la « reprise » pour essayer la HP5 avec le Fomadon pour rejoindre les photos de Louis Faurer et de Robert Frank. Raison pour laquelle je te demandais à propos de la Rollei Rétro. De toutes façons, la TriX est devenue trop chère. Faut pas déconner non plus.
C’est l’esprit, le feeling, le sentiment de ressentir qq chose qui pilote nos envies, nos choix, notre vue. Certains, comme toi, vont jusqu’à ressortir des Brownie en carton, format 6×9 pour faire des photos de la nature… Tout le reste n’est que rentabilité, commerce (il en faut).
Allez, on continue ! On verra bien la suite des événements. On est pas sorti je crois de cette merde.
Bon courage Fred.
P.
Je pense que tu voulais répondre à Olivier.
Oui, excuses à Olivier. Je m’en suis aperçu après.
Mais il n’y a pas de mal Patrice 🙂
Ca ne me dérange aucunement d’être pris pour Fred. 😉
Merci Olivier, je te mettrais bien un smiley mais je ne sais pas où les trouver ! Je crois qu’on s’est compris A plus.
Mes photos vont attendre un peu. En plus appareil en panne (chute).
Mince !!! Je suis vraiment désolé pour toi Patrice. C’est peut-être le moment de tester le numérique ? Quelqu’un pourrait te prêter un appareil ?
Pour les smileys, il suffit de taper sur son clavier les caractères « : » puis « – » puis « ) » collés. La variante clin d’œil s’obtient en remplaçant le 2 points « : » par un point virgule « ; »
: – ) collés = 🙂
; – ) collés = 😉
Tiens j’essaie avec : – D pour voir 😀
Olivier, me mettre ne serait-ce qu’une fois au numérique, je ne crois pas que cela arrivera un jour… Tout ce qui est informatique et « moderne » me les brise tristement… Je ne suis pas le genre industriel. Bye. En même temps, ça me met au vert. Je purge. J’attends d’avoir faim. Les photos, il faut les laisser venir…
Patrice, je pense que tu voulais répondre à Fred. 🙂
Quel est ton appareil photo défectueux ?
Olivier, il s’agit d’un Leica M4 avec un Summicron 35 série 1. Il date de 68 (ça ne s’invente pas !). Il est tombé sur le côté de la bobine de rembobinage et elle est écrasée. Je pense qu’il suffit de la changer. Bye.
Ah oui. Je viens de regarder le mode d’emploi et vu que le chargement de la bobine se fait vraiment à l’ancienne, mais avec une bobine réceptrice fixe.
Si c’est elle qui pose problème, ici il y a un tutoriel pour réparer un déclencheur de M4-2 et à 9’15 » de la vidéo il y a le démontage de cette bobine.
Si ça peut t’aider à la sortir pour la redresser. Mais, du coup, le corps du boitier en lui-même est également déformé ?