J’ai utilisé pas mal d’appareils photo argentique ces trente dernières années mais toujours en 35 mm. J’ai commencé la photo argentique avec un Pentax grand public très classique à mise au point manuelle. Il n’avait rien d’extraordinaire mais j’ai beaucoup appris avec ce petit reflex. J’en étais content ou du moins je n’éprouvais pas le besoin d’en changer. Puis dans les années 90, je me suis mis au reflex autofocus. Entre temps, les Nikon FM, Minolta X700 et Olympus OM m’intéressaient beaucoup. J’en ai acheté quelques uns en occasion sur un coup de tête avant de les revendre. C’était une période marquée par une frénésie d’achats. Je voulais du beau matos. J’ai même failli basculé chez Nikon à cause du F100 mais je suis toujours resté fidèle au reflex Canon. Je trouvais le principe de mise au point particulièrement innovant. Quelle blague ! En vérité, je n’avais pas envie de devoir renouveler tout mon parc d’objectifs. Les reflex Canon se sont succédés jusqu’aux Canon EOS 3 toujours en service actuellement.

À une certaine époque, j’étais un peu gêné de ne pas travailler en moyen format comme certains de mes confrères. Réaliser un portrait avec un Blad signifiait être grand professionnel et impressionnait le client. Mais au fil des ans, ce sentiment a disparu. Les familles et mariés qui m’ont commandé du noir et blanc ne m’ont jamais reproché de ne pas utiliser du 120 mm. J’ai rapidement gagné en confiance grâce à leur enthousiasme et leurs remerciements. Le format de la pellicule n’est plus un frein et les reflex me conviennent parfaitement en reportage.

L’avantage avec les pellicules 35 mm, c’est de pouvoir imprimer 36 vues sur un film. Bon d’accord, l’argument n’est pas vraiment de taille mais en mode reportage, cela tient la route. J’ai choisi la rapidité d’exécution du reflex au détriment de la résolution et de la douceur dans les dégradés du moyen format. Une autre façon de travailler en argentique pendant un mariage est de proposer du portrait posé en 6×7 ou 6×4,5. C’est magnifique. Le rendu velouté que le film procure dans ce format est incroyable. Mais voilà, c’est un choix.

Il y a encore un problème avec l’archivage des photos sur Flickr. Les anciennes images stockées chez eux ne s’affichent pas proprement. Je vais devoir à nouveau remplacer les photos argentiques qui illustrent les articles. Vive le modernisme …

Les reflex tels que les Canon EOS 3, EOS 1V tout comme les Nikon F100, F5, F6 ne sont pas très différents des reflex numériques. Les invités ne prêtent pas attention au matériel sauf quand on sort une pellicule. Alors l’étonnement est grand. Quel intérêt de photographier en argentique ? On peut encore trouver des pellicules ? Ce sont les questions qui reviennent systématiquement pendant le vin d’honneur. Le plus drôle, c’est lorsqu’un invité sort sa blague favorite on me voyant faire une pause : » Le photographe n’a plus de pellicule ! ». Il ne croit pas si bien dire. J’ai seulement une dizaine de films avec moi.

En ce moment, je travaille avec deux reflex Canon EOS 3 maintenus par un harnais en cuir. L’un des deux boîtiers reçoit en général un 24-70 L et l’autre un 50 mm. Parfois, ce sont les 85 mm F1.8 et le 35 mm F2 qui prennent place. Le couple 35 / 85 répond à presque tous les besoins en reportage photo, en extérieur comme en intérieur. Et si la luminosité est trop faible, je pousse les pellicules Ilford ou Kodak à 1600 ou 3200 ISO. Rien n’est infaisable en argentique, c’est le style d’image qui va différer du numérique.

Il y a des conditions où c’est vraiment limite en argentique. C’est souvent le cas à l’intérieur des églises sombres et pendant les soirées. Il faut aimer le grain. Mais je me rappelle que le Canon EOS 5D MKII ne faisait pas mieux. Le bruit était vraiment visible à 3200. C’est encore une histoire de goût. On peut très bien détester le bruit numérique et adorer le grain argentique.

L’argentique n’a pas toujours sa place dans les reportages mariages. Heureusement, les sorties photo me permettent de savourer la TMAX ou la Tri-X dans la rue. Mais je préfère les anciens appareils mécaniques lors des manifestations. C’est peut-être le seul moment où je regrette de ne pas être équipé d’un télémétrique. Sinon, les vieux Olympus et Nikon sont vraiment sympas à utiliser dans la rue.

Il y aura toujours de bonnes photos à prendre avec un reflex et une pellicule noir et blanc. Comme vous pouvez le voir, ces exemples de photos noir et blanc prises avec un 24×36 n’ont rien d’extraordinaire mais c’était à chaque fois plaisant de réfléchir à la photo avant de déclencher. La photographie argentique s’apprécie aussi au moment de la réflexion et du cadrage.

Il y a des photos que je regrette avoir prises avec une pellicule 35 mm. Je me dis que celle-ci ou celle-là aurait été bien mieux en moyen format. Mais c’est tout, il faut accepter.

Si au moins cet article peut vous donner envie de pratiquer l’argentique avec un appareil 35 mm, alors c’est du bonheur pour moi. Si vous souhaitez partager votre avis sur ce format ou l’argentique en général, n’hésitez pas à commenter. Personne ne vous critiquera ici.
Bizarre, pourquoi a chaque fois que j’achète un appareil numérique, il reste dans le sac? Mais les argentiques (Pentax Spotmatic et Olympus XA2) sont toujours de sortie.
On doit être dingues de préférer l’argentique, non?
Quand on connait ses appareils sur le bout des doigts, il est difficile de faire sans. Le numérique, c’est formidable, impressionnant, ultra efficace … Mais rien ne remplace le plaisir de photographier avec un XA2.
Comme je débute l’argentique, je suis plus concentrée pour l’instant sur les différentes pellicules que sur le matériel . J’ai un Canon A1. J’aime bien l’utiliser pour des photos de famille et d’ambiance. J’aime bien les rendus argentiques. J’ai eu une déception très forte il y a quelques mois en voyage. J’ai voulu photographier Port Louis et ses marchés en argentique et il ne me reste rien de cette journée. La pellicule a dû être mal embrayée. J’avoue que si je n’ai pas renoncé à l’argentique, j’ai quand même pris conscience que le numérique a ses avantages. Ainsi, je pratique les 2 mais le numérique a mes préférences lorsque je veux immortaliser qqchose d’important à mes yeux. Les photos qui accompagnent ton article sont sublimes. J’ai un coup de cœur sur la première avec ses personnages sur la plage.
Je te remercie vivement. Eh oui, on apprend beaucoup de nos erreurs. Un compact numérique en complément du reflex argentique lors des voyages n’est pas une mauvaise idée. La question poids et encombrement se pose toujours mais les deux ne sont pas incompatibles. Par contre, je raisonne à l’inverse. Les photos importantes, je préfère les réaliser en argentique quand c’est possible.
hihihi… Escampette me rappelle de bon souvenir … celui où celle qui deviendra mon épouse avait accepté d’enjamber une branche moussue, au dessus de l’eau, pour une pause vraiment jolie. Tout était là : le modèle, la lumière, le lieu, l’ambiance et clic-clac … j’avais oublié de remettre un film dans le Canon Eos 30 !
Je te laisse imaginer les longs palabres après le fou rire pour (tenter de) recommencer la photo …
Depuis, un peu maniaque, je tourne toujours la manivelle de rembobinage pour sentir la résistance du film quand je reprends un ancien boitier et sur mes numériques, ils sont toujours paramétrés pour ne pas déclencher sans carte !