
Certains sont sceptiques devant les photos taguées Kodak, Fuji, Ilford ou Agfa.
Ce n’est pas la première fois que l’on me demande si les photos publiées dans ce blog sont réellement des photographies argentiques. Le doute s’installe même chez les argenteux. Mais je comprends. Toute photographie qui ne soit ni floue, ni granuleuse, ni sale est suspecte.

C’est amusant parce que depuis mes débuts en photographie argentique, j’ai toujours voulu créer des images propres et bien définies comme celles des célèbres photographes de mode ou du National Geographic. C’est ce que nous voulions tous à l’époque. Je n’étais pas aussi bien équipé que ces grands professionnels et je n’employais pas non plus des films pros. Mais je me suis acharné et au bout d’une bonne centaine de films, j’ai commencé à comprendre la couleur et à améliorer le rendu du noir et blanc. Aujourd’hui, les films précieusement archivés dans des pochettes crystal, elles-mêmes rangées dans des classeurs, sont toujours à portée de main si j’ai besoin de numériser une vue en particulier.

Les photos qui circulent sur le net ( quelles soient argentiques ou pas ) sont plus proches du Polaroïd que de la pellicule classique. La montée en puissance des appareils en plastique type Lomo est en partie responsable de cette vague de photos vintages. Celles qui plaisent sont celles qui paraissent techniquement ratées et mal développées. Au moins, avec ce genre d’image on a la confirmation qu’il s’agisse vraiment de l’argentique. Donc, j’ai peut-être tort de continuer dans cette direction. Les photos argentiques que je produis ne ressemblent en rien à la norme actuelle, d’où les interrogations des sceptiques.

Je mets ce scepticisme sur le dos des fac-similés que l’on trouve un peu partout. On gomme la netteté du numérique et on ajoute les défauts les plus connus en argentique. La perfection du numérique doit être ennuyeuse aux yeux de certains.
Non, vous n’avez pas tort de persévérer dans la photo « propre ». Pour moi le charme de l’argentique ne consiste pas à faire de compromis avec la qualité d’une image. C’est pour moi une autre manière d’aborder la photo, plus sensorielle. Se laisser le temps de photographier, de découvrir ses clichés, en prendre moins, apprécier les rendus des différentes pellicules, et parfois être déçu. J’apprécie d’autant plus les photos propres lorsqu’elle sont argentiques.
Cela ne m’étonne pas. Vos photos sont soignées , bien travaillées. On voit bien dans vos reportages que vous êtes méticuleuse. Merci d’apporter votre témoignage ici. A bientôt.
Encore un effet du modernisme dévorant. On se prétend tellement évolué qu’on ne supporte plus le plus petit défaut. Finalement, la recherche de la perfection amène au ras le bol ! Ah, il est beau « leur » modernisme de pacotille !
C’est amusant. Pour ma part tu n’as pas tort, comme le souligne Escampette. C’est ton style et une preuve que l’image donnée par les lomo et consors n’est pas la vérité universelle de ce qu’était l’argentique. Comme dit le dicton : « les chiens aboient, la caravane passe ». Continues, Fred. 🙂
Merci Olivier. C’est tout de même étrange que ces personnes prennent la peine de m’écrire pour me faire part de leurs doutes. Bonne journée Olivier.
ps. Je parlais de la recherche effrénée du numérique vers la perfection totale que l’on croit si facile d’acquérir avec du matériel dernier cri. C’est bien sûr plus difficile en argentique et cela n’en est que plus méritoire. Nous autres « argenteux » (comme tu dis Fred) sommes toujours à la recherche de l’amélioration et ça fait 180 ans que ça dure…
Oui, c’est vrai Patrice. Nous sommes toujours en quête d’amélioration de la prise de vue au tirage même après 30 ans de pratique.
Certains croient ou semblent croire qu’il s’agit de l’acheter, la qualité, ou qu’une marque est un gage de réussite…