Tirer le rideau sur la photographie de rue ?

Je ne photographie plus pour le plaisir de photographier

Avant de basculer complètement dans la photographie sociale, je pratiquais la photographie de rue pour le plaisir. Le dimanche matin, je m’offrais une parenthèse dans mon train-train quotidien. Peu à peu, cet exercice a laissé la place au portrait en partie parce que je n’arrivais plus à trouver un quelconque intérêt dans ce type de photographie. Puis j’ai dû me résoudre à abandonner la photo de rue, un loisir chronophage quand on cherche à construire un beau portfolio et c’est loin d’être évident, croyez-moi. Mais aujourd’hui, j’ai à nouveau besoin de photographier pour le plaisir et je n’ai plus envie de tirer le rideau sur la photographie de rue définitivement. 

Au début, j’arrivais encore à concilier la photo loisir et la photo sur commande. Photographier avec une pellicule dans les vieilles ruelles du Nord m’a toujours plu et me permettait de rompre avec la monotonie de la photo numérique. J’ai longtemps eu cette impression d’être plus créatif avec un boîtier argentique et un film Kodak. Peut-être une illusion, en tout cas, j’éprouvais certainement la même décontraction que les pêcheurs du dimanche au bord de l’eau. J’aimais cette liberté totale de choisir mon chemin et ce que j’allais photographier. Je pouvais même décider de ne pas déclencher. 

En tant que photographe professionnel, on est soit trop occupé, soit trop fatigué. Les journées sont trop courtes pour pouvoir filer à l’anglaise dans les rues. Les lendemains de mariage sont éprouvants. La concentration est intense lors d’un reportage. Après une journée de 15 heures à scruter dans le viseur les moindres gestes du couple, l’œil a besoin de repos, l’esprit aussi. Le dimanche matin, je n’ai pas le courage d’affronter le froid et de me perdre dans les rues en quête de la photo insolite

C’est de plus en plus difficile de sortir avec l’appareil autour du coup sans un objectif clair et défini. Quand j’ai une heure de libre, j’en profite pour écrire un article au lieu de consacrer cette heure récréative aux travaux personnels comme ces photos de nuit en argentique, un exercice que je repousse sans cesse. Le job est prioritaire. La photo loisir passe en sixième, voire septième position après le post-traitement des images, les rendez-vous clients, les devis, le marketing, l’administratif et les obligations familiales. Mais il ne faut pas que la photo soit réduite à l’activité professionnelle. Cela doit rester un plaisir même si les images produites ne seront jamais des chefs-d’œuvre. 

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9 commentaires sur “Tirer le rideau sur la photographie de rue ?

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  1. L’envie reviendra avec les beaux jours, la belle lumière et les rayons du soleil qui nous redonneront de l’énergie.
    En attendant, travaillons et hibernons… 😉
    Ceci, juste pour dire que tu n’es pas seul, Fred.

    1. Merci Olivier. Tu me rassures. J’essaierai de me forcer à sortir un appareil après les fêtes. Je pense que je pourrai souffler un peu. A condition d’avoir de bonnes lumières. Bonne soirée olivier.

  2. Je suis d’accord avec Olivier : L’envie reviendra ! C’est bon de prendre une petite pause de temps en temps. Oublie pour l’instant la photo de la rue et faites des belles balades sans ton appareil photo, juste pour sentir l’air frais sur la peau, écouter les mouettes au bord de la Seine … au moins c’est mon méthode au moment, parce que je aussi me sens <>.

  3. Bonjour Fred. Je comprends tout à fait qu’il est difficile de concilier les mêmes activités professionnelle et loisir. Même si les portraits et photos de mariage n’ont rien à voir avec la photographie de rue, l’outil reste le même. Et tu as prononcé le mot juste: concentration. Même si pour la photographie de rue on a tendance à s’imaginer que c’est une activité de «ballade», il faut savoir garder en même temps concentration et esprit libre. Pas toujours évidente quand on a une vie professionnelle et familiale intense. Ceci-dit, j’adhère 100% au message d’Olivier.

    1. Je te remercie pour ces bons mots. Il faut de temps en temps savoir faire une pause et accepter de ne rien faire. L’observation ou la contemplation pour se ressourcer, ce n’est pas mal non plus.

  4. Photo de rue, photo dans la rue tout cela n’est pas très clair pour moi. Ce qui par contre est malheureusement limpide c’est que aujourd’hui sortir un appareil photo dans la rue est souvent mal vu voire ouvertement dangereux. J’aime photographier les gens mais entre ceux qui refusent de poser et ceux qui sont agressifs alors même que je ne les ai pas photographié. Le fait d’utiliser des vieux boitiers argentiques genre TLR ( Rolleiflex ou Yashica Mat) les rend à peine moins méfiants. Du coup j’ai fini par perdre le goût pour ce genre de photo.

    1. D’accord avec Kimihiro Watanuki. Le problème, c’est que je n’ai pas perdu le goût pour ce genre ! Je ne suis jamais bien à l’aise quand il s’agit ne serait-ce que diriger l’objectif vers des personnes, sans pour cela les photographies personnellement… En la matière, l’âge d’or est révolu…

      1. Bonjour Pascal. Il faut être très discret et rapide de nos jours. Les gens sont méfiants et parfois agressifs. Cadrer, déclencher instinctivement et partir. C’est la règle. Mais prendre le temps de demander avec un grand sourire un portrait, cela peut fonctionner.

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