Les questions concernant le Canon EF 50 mm F/1.4 sont récurrentes. L’objectif intéresse beaucoup de photographes amateurs et ils ont raison. La focale est très utile en photographie de portrait et rend d’excellents services en faible lumière, sans parler du flou d’arrière-plan que tout le monde recherche. Les photographes professionnels sont fréquemment interpellés sur les mêmes sujets. On devrait concevoir des réponses automatiques aux mails. Même lors des mariages, on vient me voir pour obtenir des infos sur la qualité d’image obtenue avec un F/1.4 par rapport à son petit frère le F/1.8. J’essaie de faire comprendre aux gens que le premier prix est déjà un très bon choix, que la différence ( même si elle existe sur le papier ou dans l’oculaire du microscope ) est ténue entre les deux modèles. Mais rien n’y fait, ils attendent tous la même réponse : oui, les images sont magnifiques avec un Canon 50 mm F/1.4.
J’ai eu une conversation avec un passionné équipé d’un Canon EOS 60D. Obsédé par le 50 MM F/1.2, il m’affirmait que les modèles amateurs et intermédiaires ne valaient pas grand chose. Vu le prix très élevé du 50 L, les images doivent être forcément d’une beauté absolue. D’accord, je ne peux pas le contredire sur un plan théorique. Mais dans ce cas, il faudrait aussi prendre en compte la qualité du capteur derrière l’objectif et les compétences du photographe derrière le boîtier. Et pouvez-vous m’expliquer cette obstination concernant la qualité pure de l’image ? Je ne comprends toujours pas, surtout de la part de non professionnels. Dans le petit monde de la photographie culinaire de haut de gamme, l’équipement joue certainement un rôle très important mais pour un photographe du dimanche, je n’en vois pas l’intérêt. Dans ma profession, l’achat d’objectifs ultra-chers ne se justifie pas. Un 50 mm F/1.4 suffit largement. Mais ils ont du mal à l’admettre. Ils sont difficiles à convaincre les bougres.
Alors, le Canon EF 50 mm F/1.4 pour qui ? pour quoi ? Tous les photographes souhaitant travailler avec précision peuvent se procurer un 50 mm. L’outil est très formateur. En photographie de portrait ou en photographie de rue, il procure de bonnes sensations et permet de photographier même tard dans la nuit. Le 50 mm n’est pas réservé aux puristes. Les amateurs comme les pros qui ont un jour goûté au 50 mm, ont du mal à s’en séparer.
Oui c’est bizarre. En fait c’est le résultat marketing de communications incessantes sur ce sujet dans les magazines photo.
Le Canon 50mm f1.8, à moins de 100€ en neuf, est une perle en terme de qualité optique. Par contre, le corps tout plastique est fragile, le moteur bruyant. Il m’est arrivé d’avoir tout le bloc optique qui sortait du corps de l’objectif tel Zebulon sortant de sa boite. Impressionnant, mais facile à réparer. Le bokeh (qualité du flou d’arrière-plan) est très bon déjà à 1.8.
Le 50mm f1.4 présente l’avantage d’être mieux construit et plus solide.
Ce que recherchent les amateurs, c’est sans doute une idée de qualité optique correspondant à ce qu’ils voient dans les magazines alors que ce sont des photos pour la plupart retravaillées sur ordinateur. C’est sans doute aussi une forme de snobisme, de vouloir paraître : regardez j’ai le plus gros, avec un liseré rouge, c’est un L et c’est un 1,2 à + de 1000€.
Un truc sympa : on obtient de très belles images avec un vieil Helios 44-2 58mm f2 à 30€ et une bague adaptatrice M42 vers Canon Eos à 8€.
Oui Olivier, le marketing est responsable pour beaucoup. Trop de photographes s’attachent à la qualité d’image et pas vraiment à la beauté
d’une photod’un regard ou l’élégance d’un geste.