Portrait en noir et blanc : Canon 6D ou pellicule Kodak ?

Choisir entre le Canon EOS 6D et la pellicule Kodak

La pellicule reste mon support préféré quand il est question de portrait en noir et blanc. Le choix de la pellicule n’est pas seulement dû à une habitude de travail, c’est aussi un véritable plaisir à manipuler les appareils argentiques. Le rendu des nuances est toujours aussi séduisant sur une pellicule Kodak et la beauté du grain dans les photographies de portraits est remarquable mais il faut avouer que le numérique marque de plus en plus de points. Les images monochromes de certains confrères m’interpellent. Quelques photographes de mariage comme Bradley Hanson ont acquis un vrai savoir-faire dans le domaine du noir et blanc numérique. Cela ne remet pas en cause mes choix mais je me pose des questions. Faut-il systématiquement privilégier la pellicule lors des portraits en noir et blanc ?

Je ne rentre pas dans le débat éternel argentique contre numérique qui ne mène à rien. On peut très bien rouler en hybride la semaine pour le boulot et apprécier une balade en Simca Aronde le week-end. Les deux outils me conviennent. Ce qui est sûr, c’est que le numérique permet de multiplier les prises de vues sans que cela fasse mal au porte-monnaie. D’autre part, les performances ISO d’un Canon 6D pèsent tout de même dans la balance. Il faudrait que je fasse un test mais je pense que du noir et blanc à 6400 ISO est acceptable. Et si le numérique n’était plus relégué au second plan, comment choisir entre le Canon EOS 6D et la pellicule Kodak pour réaliser du portrait en noir et blanc ? Qu’est-ce qui va déterminer le choix entre l’un et l’autre?

 

 

Les images prises avec le Canon 6D qui me sert de boîtier de secours lors des mariages, peuvent être converties dans un noir et blanc plaisant ( comme tout autre appareil numérique à condition de maîtriser un tant soit peu les logiciels ) mais ce n’est pas toujours évident. Il faudrait pouvoir trouver une formule qui fonctionne pour chaque image et ce n’est pas gagné d’avance. Pour l’instant, je n’ai pas trouvé la recette miracle. Jusqu’à aujourd’hui, l’utilisation intensive de la pellicule m’a freiné dans l’élaboration d’un processus de conversion des couleurs en monochrome qui tienne la route. Ou alors, peut-être devrais-je revoir la question du matériel ?

14 commentaires sur “Portrait en noir et blanc : Canon 6D ou pellicule Kodak ?

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  1. Ce que j’en pense, Fred, c’est que la question du matériel est à évacuer tout de suite. Le piège du matériel qui serait pour qq chose dans les résultats… Il faut y croire. A part la course au nombre de pixels, je ne vois pas bien l’intérêt, si ce n’est d’abord celui des fabricants.
    Dans certaines conditions de lumière, il arrive qu’on peine à savoir s’il s’agit de films ou de numérique. Il paraît que des logiciels peuvent « lissés » le rendu selon son choix… Il paraît, il paraît que ma grand-mère… et dans ce cas, on change de métier et on fait informaticien et on devient « artiste » sur informatique. Bof !
    Je maintiens que l’arrivée de l’informatique dans la photo relève purement et simplement d’intérêts sonnants et trébuchants pour les fabricants qui peuvent se « renouveler » à l’infini et faire croire à la poule aux œufs d’or. Je me demande pourquoi les chanteurs et musiciens refont des disques vinyle…

    1. Je suis d’accord Patrice. Ce n’est pas le matériel qui compte mais ce que l’on en fait. Mais parfois je me demande si cela vaut bien la peine de gaspiller de la pellicule, sachant qu’il est possible d’obtenir un résultat similaire ( presque gratuitement puisque le matériel est là ). Il m’arrive de foirer des films. Ce n’est pas grave pour celui qui en fait un loisir mais dans le cadre d’une commande, c’est plutôt facheux.

  2. Bonjour Fred.
    Outre l’utilisation d’appareils argentiques, je suis utilisateur du Canon EOS 5D MkII.
    Je privilégie la prise de vue Raw + Jpeg et, pour les prises de vue en Noir et blanc, j’opte pour le style Monochrome sur l’appareil.
    J’ai réglé ce style Monochrome avec +1 en détail, +1 en contraste, un filtre jaune.
    Si l’image JPeg obtenue ne me convient pas tout à fait, soit je la retouche légèrement sous Lightroom, soit je pars du Raw pour faire un traitement Noir et blanc sous Lightroom. Plutôt que d’utiliser l’onglet NB de LR, je préfère laisser en couleur et désaturer toutes les couleurs dans l’onglet TSL/Couleur/NB. Ensuite je peux ajuster la luminance des différentes couleurs et jouer sur les zones de l’image, un peu comme avec un filtre en argentique. Reste à régler les contrastes, la luminosité, à retoucher localement comme nous faisions au tirage en argentique avec la technique du masquage.
    Just my 2 cents.
    Bon dimanche à toutes et tous.

    1. Bonjour Olivier. J’essaierai ta méthode du NB direct dans le boîtier sur le format Jpeg en double des RAW. Ce n’est pas une mauvaise idée. Je ne suis pas un adepte de la prise de vue monochrome. Après-tout, cela revient au même que de photographier avec de la pellicule et cela ne mange pas de pain d’essayer. Les plugins LR et solutions comme NIK EFex pro ne garantissent pas non plus un noir et blanc agréable à l’œil. A force de bidouiller les réglages sous Lightroom, j’ai de plus en plus envie d’une solution toute simple. Merci pour tes recommandations. Je ferai une tentative de noir et blanc en prise directe lors du prochain shooting en plein air, quitte à comparer avec la Kodak.

  3. Fred, je suis étonné que tu aies plus confiance dans le numérique que dans l’argentique. On ne « foire » jamais en numérique ? Quand je vois le parcours du combattant d’Olivier, par exemple, j’ai envie de hurler de douleur… Qu’il est loin le charme de l’image-magie !

  4. C’est quoi aujourd’hui cette course aux pixels! Rien n’égale l’argentique, le charme opère toujours, la beauté demeure.

    1. Bonjour. Là n’est pas tant la question d’une quelconque course aux pixels puisque je travaille encore avec d’anciens reflex numériques comme le 5D MKI. C’est plutôt une réflexion sur l’utilisation de mon matériel déjà existant en lieu et place de l’argentique qui n’est pas toujours pertinent dans un cadre professionnel. Mais vous avez raison, avec l’argentique, la beauté demeure et reste mon support favori. Mais tout le monde n’est pas aussi réceptif au charme du NB argentique ( on m’en a déjà fait la remarque côté client ) et l’utilisation du 6D pourrait être une solution pratique qui ne ne m’oblige pas à transporter et gérer trop de matériel sur un mariage par exemple. Donc voilà, la pellicule NB oui pour des projets très personnels et les demandes spécifiques de clients mais sinon un simple reflex numérique pourrait faire l’affaire dans pas mal de situations. Reste la conversion en NB qui me pose problème.

  5. Bonjour Patrice.
    Je voudrais te rassurer : ce n’est pas du tout un parcours du combattant. C’est du développement avec un outil numérique.
    Je développe mes films argentiques et ensuite je les scanne en réglant le scanner pour préserver au maximum les détails dans les ombres et les lumières. Je développe ensuite ce « brut de scan » pour faire parler l’image comme je l’ai sentie à la prise de vue.
    Ce n’est pas plus un parcours du combattant que le travail de tirage photo avec agrandisseur et masquage de zones.
    Avec un peu d’habitude sous Lightroom on se construit un process et ça va assez vite.
    J’y trouve et retrouve le plaisir artistique de traitement des négatifs et du tirage, ce que tu appelles, je pense, le charme de l’image-magie.
    Parfois, les fichiers numériques noir et blanc obtenus directement du boîtier rendent superbement et n’ont pas besoin d’être retravaillés.

  6. Merci Olivier. Je sais, pour l’avoir entendu dire, qu’il est plus facile de travailler un néga d’après un scan que sous l’agrandisseur. Cela me paraît fort possible mais ça ne sera pas un tirage argentique…
    Une autre chose plus importante, et on l’oublie trop souvent, c’est que la foison d’images numériques modifie notre approche visuelle de l’image. On est en pleine rééducation ! Les nouvelles générations seront éduquées par l’image numérique à sens unique et ne connaîtront pas l’image argentique. C’est une quasi déformation de la perception des images. On formate le regard et on oublie d’offrir la différence. Une manipulation qui n’est pas sans intérêt pour certains. Bref…
    Cordialement.

  7. Salut Fred,
    Le matériel n’a aucune importance dans la conception d’une photo, ce n’est qu’un choix technique pour y parvenir. Je n’extrais que très rarement du noir et blanc d’un fichier numérique je considère que ce n’est pas fait pour. Lorsque je me promène avec mon M3 à l’épaule certain regard me laisse pantois. Les questions du genre ça fonctionne encore, vous trouvez encore des pellicules et les chimies ? tandis qu’avec mon 610 nikon je passe inaperçu. On ne doit pas être radical mais pour faire du noir et blanc il faut un film noir et blanc, et on sait exactement où on va et ce que l’on va obtenir.
    Portez vous bien

    1. Je ne suis pas tout à fait d’accord. Le matériel tient une grande place dans la construction d’une image. On ne cadre pas de la même façon avec un Rolleiflex, qu’un Leica M, un Hasselblad 500 ou un Pentax Auto 110. Le poids de l’appareil, le type de visée, l’encombrement ont une incidence toute particulière dans la façon de photographier sans parler des distances imposées par tel ou tel type de boîtier ou les temps d’exécution entre un télémétrique et un Moyen Format. Il y a l’appareil avec lequel on se sent bien en vadrouille un soir d’été et un autre qui nous rendra plus efficace dans une séance portrait couple. Dans mon métier de photographe, le numérique a pris plus d’importance que l’argentique mais cela ne m’empêche pas d’apprécier un petit reflex compact pour les déambulations urbaines. Les repas entre amis autour d’un barbecue me feront préférer un Olympus MJU II par exemple. On peut réaliser de très bonnes images avec n’importe quel appareil et je ne reviens pas sur cet adage beaucoup trop répétés dans les blogs de photographes. Mais choisir entre matériel et un autre a du sens.

    2. Je crois que Patrick et Fred ont tous les deux raison.
      En effet, Patrick doit vouloir dire qu’à l’origine il voit, imagine une image finale. Il choisira ensuite l’appareil photo, l’objectif, la pellicule, puis les réglages pour obtenir son image. C’est ce qu’il entend par « le matériel n’a aucune importance dans la conception », c’est le terme conception qui me le laisse à penser.
      Fred, de ce fait a raison de préciser que le matériel utilisé répond au cahier des charges. En outre, l’appareil photo que l’on utilise va influencer les photos que l’on prendra en vadrouille, en photo de rue, en reportage, pour prendre des photos d’opportunité.
      Bonne journée à vous tous.

      1. Merci pour cet éclairage Olivier. Effectivement, ce qui compte avant tout, c’est l’image finale. Ceux qui apprécient une photo se fichent pas mal de savoir avec quoi elle a été faite. Là où je rejoins Patrick, c’est sur le fait qu’en argentique on sait à quoi s’attendre en terme de noir et blanc. Et par moment, je me demande si je ne devrais pas me montrer plus radical vis à vis du NB en écartant l’idée de convertir les fichiers numériques en monochrome. Bon dimanche à tous les deux.

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