Encore une pellicule développée en retard. En principe, les films devraient être développés rapidement une fois qu’ils ont été exposés. L’Ilford HP5 est restée dans le noir près de neuf mois avant de passer au bain. Ce n’est pas la première fois que j’oublie un film exposé. Je n’ai jamais rien remarqué de significatif sur les films développés en retard à part sur une vieille pellicule des années 90 oubliée dans un carton. Mais celle-ci avait dû subir des variations de températures et peut-être aussi la chaleur d’un radiateur voisin. Un voile couvrait presque toute la surface de la bande et les densités de gris ont été comme aplanies. A priori, ce n’est pas bien grave même si le délai entre l’exposition et le développement est de plusieurs mois.Théoriquement, il ne faudrait pas trop attendre sous peine de voir la qualité d’image se dégrader mais faut-il rappeler que les films de Vivian Maier ont été développés des dizaines d’années plus tard ?
Le souci quand on tarde à développer une pellicule, c’est que l’on risque d’oublier certaines choses par rapport au contexte de la prise de vue. Je me rappelle avoir utilisé l’Olympus OM-2000 et un 50 mm mais je ne me souviens pas comment j’ai réglé l’appareil. La photo manque de piqué. La mise au point souffrait peut-être d’imprécision ou je ne devais pas avoir une bonne stabilité. Ici la photo est récente mais quand il s’agit de photos anciennes, la surprise est parfois totale. C’est souvent agréable de découvrir des images pour la première fois, des mois, voire des années après le déclenchement. Le plaisir est certainement plus intense. Le numérique incite à vérifier instantanément si la photo est bonne. À l’inverse, l’argentique oblige le photographe à se montrer patient.
Merci pour ton article instructif Laurent. Pour ma part, depuis une année et demi environ, je ne développe mes pellicules qu’après 6 mois environ. J’aimerais les laisser plus longtemps dans le tiroir mais j’y arrive pas toujours. J’aime bien les oublier et les redécouvrir. Le tri me semble ainsi plus facile et plus naturel par rapport à mon évolution dans la photographie de rue.
Merci jean José pour ton témoignage. Voilà une méthode audacieuse. Je veux bien croire que développer tes films des mois après les avoir exposés te permet de prendre du recul sur ton travail. Je suis patient mais pas à ce point.
Bonjour Fred.
J’ai découvert un plaisir sympa en numérique en m’inspirant de l’argentique. Pour économiser la batterie lors d’une après-midi de découverte d’une ville portugaise, j’ai désactivé l’écran arrière. Ecran noir après photo, pas de contrôle ! J’ai été étonné de retrouver des réflexes anciens : prise d’une seconde photo quand je sentais que j’avais dû louper quelque chose dans la 1ère.
Sinon, j’ai retrouvé une vieille carte DS de 256go et découvert des photos sympas prises par ma fille il y a 10 ans. Ca fait un peu le même effet qu’une pellicule retrouvée.
Collectionneur de vieux appareils argentiques, j’ai retrouvé des pellicules dans certains appareils. Je les ai développées mais à 90% je n’ai eu que des voiles noirs.
Oui, je suis d’accord. Le plaisir reste le même. Rares sont ceux qui ne passent pas leur temps à observer l’écran arrière. J’avais lancé un défi, il y a quelques temps sur Twitter et sur le blog, celui de passer une semaine sans utiliser l’écran arrière du reflex numérique. Les témoignages des blogueurs qui ont accepté de jouer le jeu sont très instructifs