
Cet été, j’ai repris la besace et le reflex argentique et je suis reparti à la conquête des rues de Lille. Alors que j’avais abandonné cette pratique il y a deux ans, voilà que je me remets à photographier dans la rue. C’est une reprise timide mais une reprise tout de même. J’en suis moi-même étonné. Je ne me considère toujours pas comme un « street photographer ». J’aime seulement me retrouver au milieu de la ville un dimanche matin calme. Cela fait du bien de pouvoir photographier tranquillement sans pression du résultat. Je peux déclencher autant de fois que j’en ai envie ou ne rien prendre du tout. C’est un bon moment de détente même si les photos que je prends ne m’emballent pas toutes après coup.

Le canon EOS 30v à la main pour ne rien manquer, je me sentais comme à mes débuts de photographe amateur. J’étais très indécis. Je voulais me laisser guider par le hasard mais ce n’est pas facile de viser juste. Il faut réapprendre à voir et essayer de transformer le banal en quelque chose de remarquable ( qui attire l’œil ). L’exercice demande de l’entraînement. Il faudrait passer des journées entières dans la rue. Les bons photographes arrivent à déceler des situations incongrues ou composer intelligemment avec la lumière. Mais eux, ils en ont fait leur religion.

Il y a des années, j’allais au contact avec l’humain dans le but de saisir des postures, des attitudes qui m’interpellaient. C’est terminé. Je prends de plus en plus de distance avec mon sujet. Je ne suis plus assez confiant pour me poster droit devant un inconnu et me permettre de lui voler son image. D’ailleurs, mon sujet n’est plus vraiment l’humain mais un prétexte. La lumière dans la ville m’intéresse davantage. Ce qui ne m’empêche pas de réaliser un portrait à la volée si je sens que l’autre m’accepte.
Ces photographies argentiques sont disponibles à la vente au format 20 x 30 cm sur papier Baryté au prix de 35 euros. Vous pouvez voir le reste du catalogue sur la page photographies du Nord en noir et blanc.
Ah, le virus, Fred ! La photo de rue, trop souvent confondue avec la photo des rues, est un bon palliatif à une panne sèche de créativité artistique. Elle comble le besoin de sortir pour qq « chose » et laisse la porte du hasard ouverte à l’espoir (ce n’est pas du Malraux !).
Un coup de blues, un découragement, sortez dans la rue avec un appareil et dites-vous que vous entrez dans un autre monde. A partir de là, tout est possible. Si rien ne se passe, installez-vous à la terrasse d’un bistrot. La vue sur la rue depuis votre chaise peut tout changer… Vous comblerez ainsi le « manque » dû à l’addiction du déclencheur, à la crainte de la pellicule vierge. Rien de tel que de se laisser aller et de dire « basta ». C’est sur le contact, qq jours plus tard que se fera la différence. Si mon cerveau me dit « elle est bonne », je la fais ! Je ne cherche pas à comprendre. Allez-y !
Bonjour Patrice.
Il pleut aujourd’hui et je crois que c’est une bonne opportunité pour une sortie photo dans la rue avec en guise de munitions quelques pellicules Ilford HP5 que je pousserai peut-être à 800 ISO. Bonne route.