J’essaie de prendre le temps de lire des blogs de photographes. Ce n’est pas bon de rester centré sur soi-même. Il faut savoir faire une pause de temps en temps et ne pas rester la tête dans le guidon. L’inspiration passe aussi par la lecture de portfolios originaux ou des travaux personnels qui décoiffent. Récemment, j’ai découvert le site de Dominique Conil dont les photographies moyen format me plaisent beaucoup. Prenez le temps de visiter ses galeries. Par contre, les articles élogieux sur tel ou tel matériel photographique m’intéressent peu, les tests pures et dures encore moins. Ce qui m’intéresse, ce sont les expériences vécues et partagées avec sincérité ou encore de vrais témoignages d’auteurs passionnants comme ceux d’Alain Keler sur son journal d’un photographe. Les photos noir et blanc sont percutantes et les récits captivants. Pour ceux qui aiment l’histoire et le photojournalisme, ce micro-blog est une pépite.
Je fuis les articles ennuyeux qui plagient la presse spécialisée. Cependant, il m’arrive de chercher des infos ou plutôt le ressenti d’un photographe expérimenté par rapport à un matériel précis. Malheureusement, trop souvent, il m’est difficile de rester concentré jusqu’à la fin du billet. Mais parfois, le ton de l’article ou la sincérité du blogueur m’incitent à ne pas juste lire en diagonale. Quand un photographe parle de son équipement favori de manière intéressante, je me pose volontiers un instant et parcours son blog. C’est le cas par exemple de Fae Photographies qui explique pourquoi avoir choisi un Leica M. Son billet m’a donné à réfléchir. Voilà un outil qui aurait pu répondre à mes attentes s’il n’avait pas été aussi cher.

L’idée d’un boîtier monochrome interpelle le photographe passionné de noir et blanc que je suis.
J’adore la Kodak TMAX. Je me suis toujours dit que je ne pourrai jamais remplacer ce film argentique ( tout comme la Kodak Tri-X d’ailleurs ) par un quelconque produit numérique. Le noir et blanc numérique vient en complément de mes projets personnels en argentique et pas l’inverse. Mais quand je vois l’esthétique des images noir et blanc produites par un Leica Monochrome, je me pose des questions. Parce que la problématique est là justement. Quel intérêt de continuer à travailler en argentique si le numérique venait à me satisfaire ? De plus, les complications et les étapes multiples de la conversion en noir et blanc disparaissent. Le travail en est simplifié. Bien sûr, le rendu n’est pas comparable. Un film argentique conserve ses particularités propres. Une image numérique reste une image numérique même si le style du noir et blanc peut nous paraître très agréable à l’œil. C’est différent, c’est tout. En tout cas, les images produites par ce boîtier sont vraiment très belles. J’ai le sentiment que cet appareil fournit de plus beaux fichiers monochromes que n’importe quel reflex numérique ou hybride.
Je n’ai jamais eu l’occasion ni la volonté de tester un télémétrique de prestige. Ma seule expérience avec la marque allemande, a été le Minilux, un compact argentique que j’ai adoré mais qui n’a rien à voir avec un Leica M. C’est vous dire à quel point je suis novice dans l’univers du télémétrique. Pourtant, pendant dix ans, j’ai pratiqué la photographie de rue. J’aurais pu succomber à la tentation de basculer dans le petit monde fermé du télémétrique argentique, au moment où l’on parlait beaucoup du Leica M6, mais non. A vrai dire, je n’en ai jamais ressenti le besoin. Des années après, j’ai cherché du côté des nouveautés numériques le produit idéal pour la photo de rue en noir et blanc. Je voulais satisfaire mon insatiable soif d’images en noir et blanc. Mon objectif était de produire davantage sans devoir compter le nombre de pellicules restantes dans la besace et surtout pouvoir créer des monochromes instantanés et les visionner rapidement sur un écran sans attendre. J’ai failli investir dans un hybride qui me permettrait de sortir de bons fichiers monochrome facilement. J’ai pendant un certain temps été tenté par ce que proposaient Olympus et Fuji. J’en ai testé quelques uns comme le Sigma Dp1 ou l’Olympus E-510 mais je n’ai pas vraiment trouvé chaussure à mon pied.
Je pourrais poursuivre mon chemin analogique. Après tout, tant qu’il y aura de la pellicule, je n’ai pas besoin de remplir des Gigas d’images en noir et blanc. De plus, à 6000 € le boîtier, cela en fait des kilomètres de film ! C’est simple, si je me base sur le prix d’une Kodak TMAX, c’est l’équivalent de 1000 pellicules 36 poses, une quantité non négligeable. Un tel investissement freinerait sans nul doute ma consommation de films argentiques et ce n’est pas mon intention. Le numérique ne doit pas supplanter l’argentique. Psychologiquement parlant, je ne saurais pas laisser au placard un appareil aussi cher sous prétexte que ce jour-là, je donnerai la priorité au film. Je pense que si on fait le choix d’un Leica Monochrome, ce choix doit être radical. Il faudrait alors oublier l’argentique. Et pour l’instant, je ne peux m’y résoudre.
Autre article à lire en rapport avec le noir et blanc argentique : Mariage en noir et blanc
Quand je vois vos argentiques (même si c’est beaucoup de post travail) il n’y a pas photo, continuez pour notre plaisir avec la TMAX et autres…
Merci beaucoup d’avoir pris la peine d’écrire ce message. A très bientôt.
Bonjour, je suis l’heureux possesseur d’un Leica M6 depuis maintenant 25 ans… il m’a suivi partout sans jamais tomber en panne… je l’avais un peu abandonné mais je l’ai ressorti cette année car je redécouvre l’argentique… L’intérêt d’un tel boitier couplé à un summicron par exemple c’est que outre la grande qualité d’image obtenue… ce n’est pas un appareil agressif… je veux dire par là que les reflex avec leur gros zoom sont souvent perçus comme agressifs dans les lieux publics… le Leica M6 ne fait même pas pro… sauf pour les connaisseurs… et c’est bien pratique… Bravo pour votre blog et à bientôt
Bonsoir Marc. Merci pour ce témoignage de connaisseur. Effectivement, le M6, c’est une autre histoire. Entre le M Monochrome et le M6, il n’y pas photo, je choisirais le M6 et la TMAX;
Je m’aligne sur témoignage de Marc, je souviens du temps où je me baladais avec un Leica M4P dans la poche, plus petit encore que le M6 (qui d’ailleurs n’existait pas encore ), je pouvais photographier n’importe quoi, personne ne prenais au sérieux une môme avec un appareil que personne à l’époque n’identifiait de façon aussi évidente qu’aujourd’hui.
Et aujourd’hui encore, sortir un Leica impressionne moins que les gros machins numériques …
Les gros reflex numériques me servent uniquement lors des commandes clients, rarement en balade ou sur des projets persos. Quant au Leica M Monochrome, son prix reste élevé pour de la photo plaisir. Certes, les fichiers qu’ils délivre sont très beaux, mais à choisir, je garderais tout de même la pellicule.
Houla, le M numérique, je n’envisage même pas ! Je reste fidèle au M argentique… peu de chance qu’il tombe en panne celui là ! Et même s’il côte très cher sur le marché de l’occasion, on est loin des prix exorbitants du M numérique…