Photographier un mariage dans une église : une épreuve pour le photographe
Certains photographes redoutent les cérémonies de mariage à l’église. Les lieux de culte sont parfois très mal éclairés. L’utilisation du flash n’est pas la meilleure solution. La lumière forte et directe gâche l’ambiance. Elle aveugle les mariés et perturbe la cérémonie. Le résultat n’est pas très esthétique. Si on veut éviter le flash, on peut recourir aux ISO. Les reflex récents sont capables de monter très haut en sensibilité. Mais l’image se dégrade à partir d’un certain niveau et les photographes craignent le bruit provoqué par les hautes sensibilités. Il faut donc se limiter à un seuil qui soit acceptable à nos yeux. Les photographes fortunés et la plupart des pros ont la possibilité de pousser la sensibilité de leur capteur à des niveaux incroyables sans risquer une dégradation de l’image. Pour eux, la question des ISO n’est pas un problème mais un atout. Ils peuvent déclencher sans se poser de question.
Cela dit, il ne faut pas dramatiser. Comparé au matériel des années 2000, on est quand même mieux armé pour faire face à ce défaut électronique. Les craintes des puristes sont exagérées. Ils tatillonnent sur des détails microscopiques alors que la majorité des images ne seront jamais imprimées en grand format. Et puis ces défauts se corrigent relativement bien grâce aux logiciels comme DXO. Quand un photographe équipé d’un 70D vient me voir en panique pendant la célébration d’un mariage pour se plaindre de la faible luminosité, là je dis stop ! Il faut arrêter de stresser. Si les performances de son capteur ne lui suffisent pas, alors il vaut mieux rester à l’extérieur.

Lorsque je travaille en argentique pendant la cérémonie religieuse, je me limite à 800 ISO en couleur et à 1600 ISO en noir et blanc. C’est ma façon de procéder. La Kodak Portra 800 m’impose l’utilisation d’objectifs fixes. ils sont efficaces en basse lumière. Le 50 mm me permet de réaliser des vues d’ensemble et le 85 mm monté sur un deuxième reflex m’aide à cadrer serré. La vitesse n’est jamais très élevée mais je le sais et je fais avec. Donc je ne vois pas pourquoi les prises de vues d’intérieur seraient infaisables avec un Nikon, un Canon ou un Sony à 1200 euros ! J’admet qu’un bon objectif lumineux peut faire la différence. Dans ce cas, pourquoi ne pas acheter un zoom ouvrant à F/2.8 ? Sigma et Tamron conçoivent des optiques superbes pour moins de 500 euros. C’est dommage de dépenser tout son argent dans un boîtier et de faire l’impasse sur l’objectif. Mieux, les nouveaux 50 mm Nikon et Canon sont excellents. Pour moins de 150 euros, on peut bousculer tous les à-priori de la photo en basse lumière avec un tel outil et oublier cette histoire de bruit numérique.
Si le bruit numérique reste une inquiétude, le photographe doit alors veiller à maintenir les ISO en deçà de la limite qu’il s’est fixée. Il peut décider, après avoir effectué un test ISO avant l’entrée des mariés, de travailler à un niveau fixe. Dans ce cas, il se concentre sur le réglage de l’ouverture et celui des vitesses. S’il garde un œil à l’indicateur d’exposition situé en bas du viseur, alors tout devrait bien se passer; mais je doute que ce soit le cas de beaucoup de photographes. Sinon, les derniers modèles d’appareils photo permettent au photographe de se libérer de la contrainte des ISO en activant la sensibilité automatique et en plafonnant les ISO à un niveau précis. Je trouve cette option pratique pour ceux qui ne veulent pas se casser la tête. On choisit alors une vitesse minimum et on peut s’amuser à changer l’ouverture.
Je crois qu’il ne faut pas trop se prendre la tête avec la montée en ISO. L’important est de connaître les limites de la technologie de notre appareil et de s’entraîner régulièrement en basse lumière. Peu importe si on ne peut pas déclencher au 1/200 de seconde. Peu importe si on doit réduire la profondeur de champ et frôler avec la limite acceptable en sensibilité. Le tout est de trouver un bon compromis entre vitesse, ouverture et ISO.
Je crois, Fred, que le flash en ambiance (fill in) n’est pas une mauvaise chose. Comme je l’ai déjà dit : descendez les vitesses. Je me méfie des soi-disants progrès des pellicules. Quand il n’y a pas de jus, ben y’en a pas et il faut l’inventer !
Dans les églises, j’utilise le flash. Certes c’est moins discret mais ça reste efficace. Puis quand on sait se servir du flash sans que les rendus ne soient agressifs,c’est aussi un atout
Bonjour et bienvenu. Certes, comme le dit Patrice, un bon dosage en Fill-in est efficace pour obtenir un bon équilibrage des lumières. Après, c’est une histoire de goût. Tout dépend si on préfère un rendu naturel ou pas.