Pour moi, le meilleur moment en photographie de portrait, c’est en fin de journée quand le soleil envoie ses dernières lueurs rougeoyantes. L’exposition est parfois délicate à gérer mais il ne faut pas oublier que c’est lorsque la lumière est difficile que les photos sont les plus belles. Si on se contente d’une lumière uniforme et sans contraste, les photos risquent de rester plates. Alors j’essaie de privilégier les heures où les lumières rasantes donnent du volume et renforcent les couleurs. Je mesure toujours la lumière renvoyée par le visage de la personne. La peau constitue une bonne référence en matière d’exposition. L’idéal est de travailler avec une mesure spot et de surexposer légèrement, surtout quand la lumière est intense et la peau claire. Mais parfois, en voulant faire vite, je me trompe ou j’oublie de refaire cette mesure et plusieurs vues subissent un écart d’exposition important. Dans le cas présent, je suis face à un négatif sombre car surexposé. Ce qui complique sérieusement le travail de numérisation.
Un premier essai de numérisation en mode automatique faisait monter les hautes lumières. Elles étaient tellement brillantes que l’on ne distinguait plus les traits du visage. Le rendu n’était pas plaisant. Si j’avais fait numériser ce film dans un laboratoire argentique du coin, on m’aurait certainement remis des scans exagérément saturés et trop contrastés. Les boutiques ne prennent pas le temps d’examiner un film à la loupe ni de procéder à des réglages fins et adaptés au cas par cas. Heureusement, je sais qu’une pellicule de ce type contient toutes les informations utiles dans les hautes comme dans les basses lumières. Il suffit d’épouser la courbe naturelle des niveaux au moment du scan et on sait restituer toute la dynamique du film, contrairement au numérique. Dans une situation identique, le numérique aurait brûlé définitivement les parties les plus claires. Si je continue à préférer la pellicule au numérique c’est parce que l’argentique conserve toujours une légère avance par rapport au numérique sur le plan de la dynamique.
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