Pourquoi l’argentique ?
A la base il s’agissait de changer ma démarche de photographe et privilégier la qualité à la quantité. La limite des 36 prises de vues par pellicule me poussait à mieux sélectionner ce que je voulais immortaliser et plus me concentrer sur la composition de l’image.
En noir et blanc, l’image est dénuée de son information principale : la couleur. Il faut alors savoir jouer avec ce qu’il reste et le mettre en valeur. Jouer avec la lumière, les textures des éléments, la composition géométrique, les expressions du visage, les mouvements… Au final, ces éléments sont mis en lumière grâce au noir et blanc. L’argentique est un outil privilégié pour ce format.
L’aspect matériel de l’argentique ajoute une valeur ajoutée autant réelle que symbolique. Les photographies ne sont plus des données numériques, mais reprennent leur existence en tant qu’objets sur le film, et sur les tirages. Cet aspect donne à chacune des photographies un aspect unique qui me plaît.
C’est ce respect pour l’objet qui m’a amené à installer un laboratoire photographique dans ma chambre d’étudiant et lancer le projet Chambre 313. Le travail en chambre noire a une ambiance particulière. La lumière rouge, et le soin nécessaire à une séance de tirages réussie poussent à la concentration. En rentrant de reportage, je vois après plusieurs jours mes images apparaître sur le papier photographique. Pour arriver à ce résultat, il aura fallu déclencher au bon moment, et établir les réglages qui conviennent, autant à la prise de vue que lors de l’agrandissement de l’image et son tirage.
Ce temps de travail allongé me permet aujourd’hui de prendre du recul sur mes photos et les événements que j’ai pu immortaliser sur le terrain. Il contribue à un travail au long terme que je souhaite mener dans le reportage.
Thomas Dévényi
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La question se pose peut-être, mais à l’envers… Ce ne serait pas : pourquoi l’argentique, mais pourquoi pas le numérique ?
Parce que le numérique, c’est de l’industrie photographique, ce n’est plus de l’art(isanat). Le numérique c’est le bagne de ceux qui sont obligés de fournir des documents toute la journée et le plus vite possible, des photos sans intérêt, stéréotypées. Le numérique en professionnel, c’est l’usine. On voit ce que cela donne dans la presse…
De plus, le numérique, c’est fait pour être flatteur, flagorneur, en mettre plein la vue, faire croire que tout est possible, qu’on est maître de la situation alors que c’est toc, superficiel, froid. Le numérique est à la photo ce que le plastic est au verre, ce que William Saurin est au cassoulet !
Ce commentaire ne s’adresse pas particulièrement à M. Dévényl. Il s’agit d’une généralité sur le sujet. Cordialement.