
Les photographes qui pratiquent l’argentique avec passion et qui ont le souci de produire de la qualité sans être obligé de réaliser leurs propres tirages à la main et donc sans passer par la chambre noire peuvent s’interroger sur la pertinence d’investir dans du matériel de numérisation. Si vous utilisez en moyenne 10 pellicules par an, l’achat d’un scanner n’est pas forcément la meilleure des solutions. Cela représente maximum 360 clichés si vous photographiez avec un 24 x 36 et seulement 120 exemplaires pour ceux qui ont adopté le Moyen-Format. Au delà de 3 pellicules par mois, l’acquisition d’un bon scanner devient rentable. Mais c’est un avis personnel.

Dans tous les cas, si vous souhaitez réellement être autonome et numériser vous même vos films, évitez les scanners à bas prix. Si vous avez un œil averti, vous serez déçu par la qualité de numérisation des scanners d’entrée de gamme et je ne parle pas des gadgets ridicules que l’on trouve dans les boutiques low cost. Pour seulement quelques films à numériser par an, je pense qu’il est préférable dans votre cas de commander de petits tirages de lecture à un bon laboratoire photo. Vous pourrez ensuite faire numériser les vues qui vous plaisent ou demander un tirage sur papier Baryté par exemple. Vous aurez certainement plus de satisfactions avec deux ou trois beaux tirages des photos qui en valent la peine qu’une numérisation médiocre faite à partir d’un scanner à 200 euros.

Je ne vous guiderai pas sur tel ou tel matériel de numérisation. Je ne suis qu’un utilisateur, pas un technicien qui décortique les performances de chaque matériel disponible sur le marché. Il y a suffisamment de webzines, comme Focus Numérique, qui savent analyser en détail les atouts et les points faibles des différents modèles de scanners. La presse spécialisée en parle régulièrement aussi. Prenez le temps de faire votre choix en fonction de vos besoins. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il vaut mieux vous orienter vers un scanner film plutôt qu’un scanner à plat si vous ne comptez pas numériser les photos papier et si vous envisagez des tirages d’exposition. Mais sachez que les scanners EPSON V700 ou V800 représentent une bonne alternative pour les experts de la photo noir et blanc, surtout quand on n’a pas l’intention de tirer ses photos au dessus du format A3.
L’autre solution est de sous-traiter la numérisation des pellicules par un laboratoire photo. Tous les labos ne se valent pas. Vous en avez certainement fait l’amère expérience. Les labos parisiens Négatifs + et Nation offrent un service tout à fait correcte. Profitez de leurs tarifs développement + scan abordables pour leur envoyer vos travaux occasionnels. Mais si vous êtes exigeant ou si vous êtes face à une commande client importante, vous pouvez considérer Carmencita Film Lab @carmencitalab en Espagne. Leurs prix et le coût de l’envoi des films sont élevés mais vous êtes assuré de récupérer des fichiers de haute qualité.
Noir et blanc Rockabilly
Archives argentiques – Canon EOS 3 – Kodak TMAX 400
Une impression de déjà-vu
Scan d’un négatif noir et blanc 135. Fomapan 400 et Canon EF 24 mm L.
Effectivement l’achat d’un V700 Epson (suivi du V800 maintenant…) est un investissement lourd pour un consommateur de base ( 10 pelloches /an) à presque 1000€le bout c’est faisable au travers un club comme celui auquel j’appartiens : « Lumiere de nacre. net » sur lacôte du même nom. Quel gain de temps dans le tirage sur une bonne Canon de toutes ces prises que le labo et ses manips alchimiques m’auraient pris. Je classe enfin sur mon Pc des centaines de photos Argentiques nettoyées, améliorées, contrastées et recadrées au fil des manips photoshop. Facilités peu avouables vous me direz…. Certes mais que de temps de gagné et la magie du labo me démange toujours et je me retrouve sur mes cuvettes, mon papier Fomat et ma chimie Ilford pour les plus belles prises qui ne laissent plus mourir de solitude tous ces négatifs dans les classeurs de l’oubli. Oui l’epson est cher mais il a changé considérablement et qualitativement une partie importante de mon espace photos.
Encore Merci Fred pour cet article
Alphilge
Je vous remercie pour votre témoignage Alphilge. C’est toujours un régal de vous lire. Votre écriture est captivante tout comme, je le suis sûr, le sont vos photographies. Amitiés.
Bonjour, quels sont les critères techniques d’un scanner pour négatifs de très bonne qualité ? Merci.
Bonjour Patrice. Les scanners dédiés à la numérisation des films sont en général plus performants que les scanners à plat. Pour du format 35 mm, il vaut mieux privilégier un Nikon Coolscan, un Minolta Elite 5400 d’occasion. Les scanners pour formats 120 mm deviennent très chers. Les EPSON V750 et 800 représentent un bon compromis. L’un des facteurs importants à prendre en compte est la DMAX, autrement dit la plage dynamique. Certains scanners sont capables de fouiller dans les négatifs trop denses.
Merci Fred. J’ai vu que les photographes américains utilisaient les scanners Plustek.
On peut aussi envisager, lorsqu’on possède déjà du matériel numérique d’assez bonne qualité (boitier + optique macro), de numériser ses négatifs avec un reflex ou autre type de boitier, donc sans avoir à investir dans un scanner à plat ou autre scanner dédié.
L’avantage est de pouvoir couvrir différents formats de négatifs, avec une qualité au moins aussi bonne qu’un scanner de type Epson V700/800.
Après de nombreux essais comparatifs je suis arrivé à la conclusion que mon boitier numérique couplé à une optique macro me donne de meilleurs résultats que mon Epson V700, même avec un passe vue BetterScanning .
Pour moi DMAX équivalente, netteté bien meilleure, plus de soucis de réglage de hauteur du passe-vue, et pas besoin de verre anti-newton donc bien moins de poussières à post-traiter.
Le reflex est fixé à un ancien agrandisseur pour le réglage de la hauteur, une tablette lumineuse (Artograph) sert à éclairer le négatif, qui est posé dessus avec un passe-vue bricolé, coût total ~150€.
Ensuite la courbe d’apprentissage d’un logiciel de retouche et d’inversion du négatif est la même que celle nécessaire à maitriser un logiciel de scanner.
C’est une solution alternative que je trouve viable.
Oui c’est une bonne alternative; Le magazine Réponse Photo avait fait un comparatif intéressant à ce sujet et les résultats étaient surprenants. Mais encore faut-il posséder ou acheter un bon reflex ( de préférence 24 x 36 ) et une bonne optique. Et là on explose le budget par rapport à un scanner.
Chacun son boulot ! Je n’ai jamais été une épée au labo malgré le nombre d’années et au vu des résultats constatés chez des tireurs pro de haute volée. Alors, recommencer avec un scanner non merci. Je laisse ça à Fred Il fait ça comme un chef et je ne me prends pas la tête. C’est un métier et ce n’est pas le mien. Pour arriver au top niveau, c’est matériel et compétences. Il faut choisir.