Redécouvrir la photographie noir et blanc avec un reflex Nikon

Christian, passionné de photo depuis longtemps, m’a contacté pour connaître mon avis à propos du Nikon F80, un reflex argentique amateur bien côté dès sa sortie. Christian aime le noir et blanc et essaie de retrouver les nuances de gris qu’il apprécie chez les photographes comme Irving Penn ou Jean-Philippe Charbonnier. Il a découvert la photo numérique avec le Nikon D90 et vient d’acquérir un Nikon D5300. Son thème photo favori est la photo de rue. Dans son mail, il m’explique qu’il n’hésite pas à prendre des risques malgré les problèmes posés par le droit à l’image. Cependant, il n’est pas satisfait du rendu de ses photos noir et blanc. Sans un traitement adapté et précis sous Lightroom et sans logiciel de conversion performant tel que Silver Efex Pro ou DXO Film, il est difficile d’obtenir un noir et blanc convaincant directement avec le boîtier, même avec un bon reflex comme le D7200. Mais Christian fait parti des photographes un peu réticents envers les outils informatiques et le traitement d’image.

Christian recherche donc un 24 x 36 argentique qui lui permettrait de pratiquer le noir et blanc de temps en temps, sans se ruiner. Connaissant bien la marque jaune, il s’intéresse de près aux Nikon F80, F90 et F100. Le Nikon F80 malgré son côté plastique, est un très bon outil pour pratiquer la photo argentique en toute quiétude. Il est fiable côté exposition et son fonctionnement n’est pas très éloigné d’un reflex numérique, de quoi être rassuré quand on n’a pas l’habitude d’exposer une pellicule et quand on préfère la mise au point autofocus à la mise au point manuelle. Si Christian veut profiter pleinement de son futur reflex argentique, quel qu’il soit, je lui conseille vivement d’acquérir un objectif fixe du type 50 mm ou 35 mm. Il pourra travailler en faible lumière et goûter au plaisir de la faible profondeur de champ très caractéristique en argentique. Le reste est une question de choix de pellicule et de qualité de développement.

J’ai répondu à Christian qu’il ne fallait pas se focaliser sur l’appareil photo uniquement. S’il veut réellement redécouvrir le beau noir et blanc et exercer sa passion dans la rue, n’importe quel boîtier argentique peut faire l’affaire. J’ai obtenu de beaux noir et blanc avec un simple Pentax acheté il y a 25 ans ou un Olympus OM. Je ne reviens pas sur l’efficacité de tel ou tel appareil en photo de rue, c’est un autre débat. Lorsqu’il s’agit de pratique occasionnelle, la photo de rue en argentique ne passe pas obligatoirement par un équipement de pointe. Ce n’est pas l’électronique qui produira un beau noir et blanc mais la façon dont le photographe exploite son négatif et au final la qualité du traitement de celui-ci. En dehors de la photo elle même, de l’intérêt du sujet et du moment choisi, le principal réside dans un bon dosage des lumières et donc de l’exposition. La beauté d’une photo en noir et blanc dépend en grande partie de la qualité de la lumière et des contrastes. Il faut surtout pouvoir confier les films à un bon laboratoire ou apprendre à développer soi-même et faire preuve de rigueur. Le tirage en chambre noire n’est pas non plus impératif même s’il offre davantage de plaisir et une plus belle sensation sur un papier baryté. Un bon scanner ou un bon prestataire en numérisation argentique fera l’affaire.