La photographie de rue toujours d’actualité

Le thème de la rue m’intéresse à nouveau. Pendant un temps, je commençais à m’ennuyer à toujours photographier le même type de scènes. Je me répétais trop souvent. Alors, j’ai changé ma méthode. Je reste moins statique. Je n’attends plus vraiment que les choses se mettent en place. Je suis plus souvent en mouvement. Et plutôt que de saisir des instants de vie classiques, je cadre la ville, ses pavés, ses bistrots et ses ruelles en fonction de la direction et la qualité de la lumière. Je me préoccupe davantage de la lumière que des passants. C’est différent. Je n’ai encore rien publié de mes récentes prises de vues et je ne sais pas encore si ce nouveau style va vraiment me plaire mais j’ai confiance. La photographie de rue est toujours d’actualité.

Le souci est que je consomme plus de films noir et blanc du coup. Je m’étais promis d’économiser les pellicules Kodak et Ilford et de consacrer l’argentique aux portraits, aux mariages. Mais c’est plus fort que moi, le noir et blanc argentique provoque plus d’émotions chez moi que l’image numérique. Cependant, il faudra bien se faire une raison, l’aspect économique pèse dans la balance. La photo de rue ne se vend pas, sauf quand elle est est signée par un artiste célèbre ou mort. Et dans bien des cas, un APN peut faire l’affaire, surtout en snapshot de rue. En tout cas, il n’est pas question de débourser des milliers d’euros dans un hybride haut de gamme ou un reflex du genre Canon EOS 6D ou Nikon D750. Autant mettre l’argent dans l’achat de pellicules et dans le développement. Non, il me faut un outil bien adapté à la photo de rue, petit, avec de préférence un objectif fixe de bonne qualité. La photo de rue reste un loisir après tout.

En numérique, j’ai souvent travaillé avec des reflex et très peu avec un compact, hybride ou bridge. Je ne sais pas trop si je peux me satisfaire d’un appareil lent, sans viseur et dépourvu d’hyperfocale. J’ai très peu d’expérience terrain sur ce plan. Les seuls petits numériques que j’ai eu vraiment en main, sont les Canon G5, Ricoh R10 et Panasonic TZ10. Ha oui, j’oubliais le Sigma DP1 Merrill que j’ai pu tester plusieurs semaines grâce à la maison Sigma. Avec son prix fortement en baisse, le Sigma m’intéresserait bien. C’est un APN à part qui m’avait beaucoup plu en termes de qualité d’image et le rendu du noir et blanc est convaincant. Malheureusement, je le trouve un peu trop épais. Difficile de le dissimuler dans la poche de la veste. Or j’ai besoin d’un compact de très petit gabarit pour m’accompagner dans tous mes déplacements.

Je suis retombé sur un test matériel de Réponses Photo à propos du Ricoh GR. Ce Ricoh correspond exactement au type d’APN que je recherche d’un point de vue taille. Son faible poids (245 grs) et sa très bonne ergonomie représentent un gros atout. Le rendu des couleurs est apparemment excellent et les hautes sensibilités sont très bien gérées pour un compact. La définition de l’écran est très correcte et l’objectif fixe de 28 mm est de très bonne facture. Reste à voir comment il réagit sur le terrain. Je sais bien qu’il faut faire des concessions par rapport à un boîtier argentique ultra efficace en photo de rue mais je meurs d’envie de l’essayer. Ainsi, je pourrais bien faire la distinction entre mes travaux personnels et les commandes et partir l’esprit libre à la conquête de nouvelles images de rue sans me soucier du coût de production.