Photographie noir et blanc et double exposition
J’ai commencé à aimer la photographie en surimpression il y a une quinzaine d’années à la suite d’une erreur de manipulation. J’avais involontairement exposé la pellicule noir et blanc deux fois. Le résultat m’avait interpelé. Des années après, j’ai cherché à reproduire cet effet. Le reflex Canon EOS 30 me permettait de choisir le nombre d’images à superposer. On peut aller jusqu’à 9 superpositions, l’avancée du film étant bloquée. Malheureusement, je n’ai jamais vraiment réussi à reproduire cet accident aussi bien alors j’ai laissé tomber. Bien plus tard, le phénomène s’est reproduit à mon insu, enfin si on peut le dire ainsi. J’avais remis dans le boîtier une pellicule entamée pensant qu’elle était vierge.
Sur une plage en Belgique, j’ai photographié ce landau ancien alors que la pellicule avait déjà été exposée. Je m’en suis voulu pendant longtemps car je pensais avoir trouvé un sujet original et gâché toute une pellicule. Petit à petit, je me suis habitué à cette double photographie. Je l’ai même trouvée intéressante imprimée sur papier baryté. Quand je l’ai proposée à la vente, le stock de tirages a rapidement fondu. Je commence à croire aux accidents heureux. Du coup, je continue à exploiter cette technique et je l’emploie en paysage comme en portrait. La difficulté est de bien agencer les éléments de la première exposition avec la deuxième sinon cela devient vite fouillis. À la rigueur, plus on fait simple, plus l’effet est intéressant.
La surimpression fonctionne bien en noir et blanc. La lisibilité de l’image est plus facile. L’argentique est particulièrement bien adaptée aux expositions multiples. Il faut simplement penser à surexposer légèrement à chaque nouvelle prise et faire attention aux zones claires. Les hautes lumières effacent les parties sombres. Un portrait par exemple disparaîtra s’il est superposé sur un ciel clair. On préférera alors plutôt un feuillage ou la surface de l’eau pour apporter un effet de texture sur le visage. L’idéal est de mélanger un sujet principal et un fond presque uniforme. En numérique, les appareils Nikon offrent cette possibilité d’assembler plusieurs images. Essayez l’exposition multiple en noir et blanc, vous allez certainement trouver plein de nouveaux sujets à photographier.
Bonnes photos.
J’adore, c’est très surréaliste, tant dans le résultat que dans cette intervention du hasard.
Très réussie. Et merci pour les explications. En argentique, c’est plus un art qu’avec un Nikon numérique ou l’on peut tout régler sans prendre le risque de cramer sa photo.