Mon jeune frère a fait bâtir. Sa maison vient de lui être livrée. Il a filmé et photographié toutes les étapes de la construction. Autrefois, il m’aurait confié cette tâche. La photographie n’est pas son fort et il n’a jamais voulu s’embarrasser d’un appareil. Dans la famille, quand on avait besoin d’immortaliser un événement, on faisait appel à moi. Aujourd’hui, tout le monde est équipé d’un numérique. J’aurais certainement pris une trentaine de photos, pas plus. Je me serais arrangé pour être présent du démarrage des travaux à la remise des clés mais je n’aurais pas eu la possibilité de déclencher autant de fois que lui.
Grâce à son numérique, récemment acquis, il n’a plus besoin de compter sur son grand frère. Lui qui ne prenait jamais de photo doit détenir plusieurs Gigas d’images fixes et de vidéos de sa maison. Sachant que je ne lui apporterai rien de plus, je ne me suis pas amusé à revenir régulièrement sur les lieux. Voilà, je suis relégué au second plan. Ce n’est pas grave. J’en ai pris tout de même cinq pour la forme avec le compact argentique.
Je ne lui ai pas encore montré mon travail, je préfère lui réserver la surprise pour ses vieux jours. J’ai toujours aimé offrir des tirages des années après. J’ai fait une sauvegarde numérique des scans. On ne sait jamais. Dans une dizaine d’années, je lui donnerai les photos sur lesquelles il apparaît. Je les ai imprimées sur papier baryté au format 18 x 24. Mes images auront certes un style vieillot mais je suis sûr que cela lui fera plaisir.
Numérisation de souvenirs : photos papier et négatifs
Histoires de photos 
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