Si vous vous lancez dans la photographie argentique avec l’intention de numériser ou faire numériser vos films, le choix en termes de négatifs couleur reste intéressant malgré la disparition de plusieurs références. Je me doute que peu de photographes néophytes investiront dans de la diapo, plus délicate à exposer que du film négatif et tout de même bien plus cher, alors je n’en ferai pas mention ici, même si personnellement j’apprécie beaucoup la diapo. On m’interroge régulièrement sur les différents type de films argentiques que je préconiserais pour un débutant. Je vais essayer d’y répondre le plus simplement possible.
Vous souhaitez scanner vos photos. Quelle pellicule couleur choisir ?
Je vais juste vous montrer des exemples de scans avec les films les plus courants. Sachez que tous les films 35 mm peuvent être scannés avec un scanner basique, surtout si vous vous contentez de partager vos créations argentiques en petites tailles sur le web. Dans le cas d’un agrandissement papier ou d’un archivage numérique en haute définition, il faudra alors investir un peu plus de temps et d’argent. La numérisation demande un savoir faire et pas mal de travail de correction devant l’écran de l’ordinateur. Les retouches Photoshop sont nécessaires pour supprimer les poussières microscopiques incrustées dans le film, ajuster les contrastes, les teintes et la lumière.

Kodak Portra 400
Ceux qui recherchent une pellicule adaptée à la photo de portraits, pourront choisir la Kodak Portra disponible en 160 et 400 ISO. Ce négatif mis au point spécialement pour les professionnels est particulièrement riche en nuances de couleurs et restitue fidèlement la teinte chaire. Le niveau de détails est vraiment très bon. Le film se laisse numériser facilement sans montrer trop de grain en agrandissement même en grand format. Le prix de la Kodak Portra est un peu élevé certes mais quelle qualité d’image même lorsque les conditions de lumière sont difficiles !


Kodak Gold 200
A l’opposé de la Portra, vous trouverez la Kodak Gold, la pellicule qui a fait la joie de millions de photographes amateurs pendant des décennies. C’est un négatif que j’ai longtemps utilisé et ce dans toutes les conditions et pour tous types d’événements. Les couleurs sont vives, les couleurs chaudes ressortent bien. La netteté est bonne après numérisation via un bon scanner. Le film Kodak Gold se numérise sans problème. Le grain est légèrement visible en grand format mais n’est absolument pas déplaisant. Son prix est intéressant. C’est certainement le négatif couleur que j’ai le plus souvent numérisé.

Kodak Ektar 100
Ce négatif est très récent. Il bénéficie des dernières avancées technologiques en matière d’émulsions haut de gamme. La Kodak Ektar 100 offre un niveau de détails exceptionnel en 100 ISO et en négatif couleur. C’est un régal pour le scanner et les agrandissements. Les couleurs sont saturées mais pas exagérées. Elle peut être utilisée en portrait comme en paysage et convient aussi pour les vues rapprochées où on a besoin de mettre en évidence les moindres détails. Par contre, la Kodak Ektar demande une bonne précision dans l’exposition. Un peu comme en diapositive, vous devez être attentif à la sous-exposition et la surexposition. Dans certaines conditions de lumière, sous les néons par exemple, le film ne réagit pas toujours bien. La Kodak Ektar est plutôt mieux adaptée à la lumière naturelle.


Fuji Superia 200
La Fuji Superia 200 se numérise aussi sans trop de difficulté. Les couleurs peuvent sembler plus froides que la Kodak sous un ciel gris mais redeviennent plus chaleureuses et saturées quand le soleil brille. La balance des couleurs pose parfois problème au moment de la numérisation mais avec un peu d’expérience et un bon scanner, on arrive à rattraper les erreurs. C’est un film qui s’utilise partout et pour tout. En agrandissement, sont grain est visible mais si on expose correctement, le film se comporte très bien dans les hautes lumières. Il ne faut pas oublier qu’un film amateur comme la Gold de chez Kodak ou Superia de Fujifilm donne le meilleur quand on surexpose légèrement au moment de la prise de vue. La Superia est conçue pour encaisser la surexposition et restitue ainsi mieux les couleurs et les détails dans les ombres. Le scan s’en trouve facilité. Son prix est très abordable.

Fuji X-Tra 400
La pellicule Fuji X-Tra 400 est certainement celle que je préfère pour les prises de vue du soir. En lumière artificielle, le rendu des couleurs est très intéressant. Au scanner, on ne rencontre pas de difficulté particulière. Même si les teintes sont parfois décalées, on arrive toujours à supprimer les dominantes de couleurs. Il faut tâtonner un peu avec la pipette mais en général on trouve rapidement un bon équilibre dans les nuances. Lorsque vous scannez la Fuji X-Tra en grand format, le grain apparaît très vite mais reste plus agréable que le bruit généré par un appareil photo numérique.

Agfa Vista 200
C’est la pellicule qui me pose le plus de soucis au moment du passage au scanner. Les contrastes sont souvent très durs et les couleurs pas toujours évidentes à restituer. Le scanner est facilement trompé. Le grain dans les ombres est alors marqué. Cela dit, l’Agfa Vista offre de temps en temps des couleurs au rendu vintage et ce n’est pas pour déplaire aux amateurs de photos style rétro. De plus, son prix est vraiment intéressant. Elle mérite d’être testée.
Quelques règles à respecter.
Dans tous les cas et ce quel que soit le négatif couleur, soignez l’exposition. Une forte sous exposition va entraîner une dégradation des couleurs, une perte de netteté et renforcer l’apparition du grain. A l’inverse, une surexposition va faciliter la numérisation du film. Ne faites surtout pas subir au film de fortes chaleurs. Stockez vos négatifs développés dans un endroit sec, à l’abri de la lumière. Il faut aussi veiller à ce que la surface du film reste parfaitement plane. Un film gondolé ne donne pas de bons résultats. Bien évidemment, le film peut se rayer. Il vaut mieux éviter les coups d’ongles et les traces de doigts.
Si vous respectez ces quelques règles simples, la numérisation est plus aisée. Bien sûr, pour obtenir de beaux résultats en vue d’une impression papier de qualité, il faut s’équiper d’un scanner dédié et apprendre les rudiments de la retouche. Quant au choix d’un négatif couleur, prenez une émulsion en fonction de vos goûts et de vos exigences et faites des tests. Chaque film possède son propre rendu mais tous passent très bien à la moulinette du scanner. Je vous ai présenté les films les plus répandus en France. Il en existe d’autres que je n’ai pas essayés ou trop spécifiques pour un débutant. N’hésitez pas à signaler d’autres alternatives dans les commentaires, avec si possible les pour et les contre.
Bonjour,
Quand vous dites qu’il est préférable de surexposer une pellicule, c’est par exemple shooter à 100 ISO pour une pellicule donnée à 200 ISO et ne pas la retenir au développement ? Ou justement bien prévenir au développement que la pellicule à été exposée un cran au dessus ?
Bonjour Gauthier. Oui, c’est bien cela, exposer une pellicule 200 ISO à 100 ISO et ne rien signaler au labo.