
Olympus 24 x 36 argentique et pellicule Agfa APX 100
J’observais ce photographe devant la façade de la cathédrale de Notre Dame de la Treille à Lille. Il semblait prendre son temps pour cadrer et régler son appareil photo. Je ne lui ai pas parlé mais j’avais l’impression que les réglages de son reflex numérique lui posaient problème vu le nombre d’essais et le temps passé dans la même position. C’est vrai que le sujet ici n’est pas évident à photographier en numérique. La forte lumière et la porte métallique noire ne rendaient pas l’exposition facile.
Les capteurs sont plutôt récalcitrants dans ce genre de situation. L’autofocus patine dans le vide. La mise au point est même parfois infaisable. L’exposition est à côté de la plaque. Bref, on sent bien les limites des appareils modernes. Il ne m’a pas fallu 8 secondes pour faire cette photo avec mon 24 x 36 argentique. L’appareil était déjà réglé sur une vitesse et une ouverture avant même de choisir un cadre. La luminosité étant suffisamment forte, je savais quelle combinaison vitesse/ouverture je pouvais utiliser. Quant à la mise au point, je n’ai pas eu besoin de m’en préoccuper puisque la zone de netteté est calée en hyperfocale.
La technologie est censée répondre à toutes les situations mais elle n’est toujours pas capable de remplacer le cerveau humain. Avec un minimum de connaissances de la lumière et de techniques de prise de vue, le photographe arrive à compenser les limites de l’appareil photo. Il faut savoir être patient, réfléchir face à une situation donnée et décider d’être le pilote aux commandes de son appareil et pas l’inverse. Ceux qui se reposent sur la technologie sans essayer de comprendre ce qui se passe, n’iront pas loin. Le jeune photographe devant l’église avait raison de s’obstiner. Je suis sûr qu’à force il aura réussi à obtenir l’image qu’il souhaitait.
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