
Autant je déteste le bruit généré par un capteur numérique, autant j’apprécie le grain d’une photo argentique.
Les photographes sont de plus en plus exigeants avec leur reflex numérique. Il y a encore quelques années, on demandait aux capteurs des images potables à 1600 ISO. De nos jours, un reflex délivrant des images propres jusqu’à 3200 ISO seulement est inacceptable. Le niveau de sensibilité exploitable est d’année en année plus élevé. 6400 ISO semble être devenu la norme aujourd’hui. Bientôt, shooter en deçà de 12800 ISO sera impensable dans une ambiance sombre ou pour des photos de scène. Les images doivent être impérativement lisses et sans bavure aucune même dans des conditions de prise de vue extrêmes. Les fabricants d’appareils photo tentent de repousser sans cesse les limites. Dans un futur proche, la nuit la plus noire ne sera plus un obstacle pour le photographe novice. Il pourra capturer des scènes impossibles aujourd’hui. Alors on dira, mais comment faisait-on avant ?
Le bruit numérique est un défaut provoqué par l’amplification du signal. Il en résulte un amas de tâches de couleurs qui rendent l’image pâteuse. Je trouve ça moche. Quand j’utilise le Canon EOS 40D de mon ami ou le Canon G5 de ma compagne, j’évite de dépasser le seuil fatidique recommandé par les magazines spécialisés qui ont pris le soin de détailler les performances de chaque capteur. Pour exemple, le Canon G5 est bloqué à 100 ISO maximum et si j’en ai la possibilité il reste à 50 ISO. A partir de 400 ISO, l’image manque de définition. Quant au 40D, je monte rarement au delà de 1250 ISO. Ce qui est un peu juste en photographie de concert dans certains cas. Les modèles plus récents dans la gamme expert permettent de photographier à 1600 ISO sans dégrader l’image. Et si on monte en gamme, les boîtiers pro grimpent facilement à 6400 ISO tout en conservant un bruit modéré.
En argentique, on ne parle pas de bruit mais de grain. Il est plus ou moins présent selon les pellicules. Ainsi, une Kodak Tri-X a un grain plus marqué que la Kodak TMAX par exemple. Et si on descend à 100 ISO, les Ilford Delta 100 en noir et blanc ou Kodak Ektar 100 en couleur, le grain est très fin, à tel point qu’on le distingue à peine sur un agrandissement A3. Il existe différents niveaux de sensibilité en argentique. Cela commence à 25 ISO et peut aller à 3200 ISO. Certes à ce niveau de sensibilité, le grain est visible. Tout le monde n’apprécie pas les images granuleuses. Pour les photographes nourris au numérique, le grain est même rédhibitoire. Alors que pour moi, c’est ce qui fait le charme d’un tirage argentique. Quand on regarde un tirage réalisé à partir d’une Kodak poussée à 3200 ISO par exemple, on pourrait presque toucher le grain de la pellicule. Je considère le grain argentique comme la texture du papier à dessin. Il offre une belle sensation de matière brute aux tirages barytés. Et cette sensation est inimitable en numérique.
Vive le grain ! qu’il soit fin ou bien marqué ça donne de l’âme à la photo je trouve 🙂
Absolutely true; and the marketing gimmick of more and more mega-pixels only makes things worse and the noise in some of these new high-res cameras is so bad, they don’t even supply a RAW mode 🙂