Pellicule Fuji Sensia 100
Question de Thomas concernant la qualité d’image des photographies argentiques numérisées.
Les images scannées qui illustrent les articles du blog Histoires de photos lui semblent nettes. Mais en petite taille, on peut difficilement se faire une idée. Qu’en est-il en grand format ? L’image est-elle dégradée ? Voit-on du bruit apparaître quand on scanne une pellicule ? Voilà en résumé les interrogations de Thomas. C’est vrai qu’il est difficile de se faire une opinion à partir d’une image de si petite taille. J’aurais pu répondre que pour moi la netteté me semble toujours suffisante quelque soit la photo et que je n’y prête guère attention sauf si le manque de netteté gêne la lecture de l’image. Non, la netteté d’une photo n’est pas mon principal souci et le grain encore moins. Mais je me dois d’apporter une réponse à ceux qui prennent la peine de m’écrire.
Avant tout, il faut remettre les choses à leur place. Le bruit n’existe pas en argentique. On parle de grain. En fonction de la sensibilité à la lumière du film, le grain est plus ou moins visible et peut donner l’impression d’une atténuation de la netteté. Par exemple, le négatif Fuji 1600 ISO montre une granularité plus importante qu’une Kodak Ektar 100 ISO. La Kodak délivre donc des images bien plus fines que la Fuji. Mais la finesse d’une pellicule n’est pas le seul facteur à prendre en compte. L’objectif utilisé doit lui aussi pouvoir restituer finement les détails. Et là, les experts en matos vous répondront : « piqué ». Oui, un objectif doit posséder un bon piqué si vous recherchez des images bien nettes. Bien évidemment, la mise au point au moment de la prise de vue ainsi que le développement du film doivent être précis. Ensuite, l’efficacité du scanner et l’accentuation en postproduction jouent un rôle également dans la restitution des fins détails.
L’argentique ne peut pas rivaliser avec le numérique à ce niveau. Les images sont plus fouillées grâce aux capteurs modernes mais parfois l’argentique dévoile une netteté plus naturelle qu’en numérique. Pouvoir distinguer les ailes d’une mouche à deux cent mètres n’est pas réaliste et je ne pense pas qu’un être humain soit capable d’en faire autant à l’œil nu à moins d’être équipé d’un œil bionique. Certains photographes ont une fâcheuse tendance à pousser les manettes de l’accentuation. La photo ci-dessus a été scannée avec une accentuation moyenne via le logiciel du scanner. Vous pourrez constater, en cliquant sur la photo, que l’image n’est pas désastreuse et malgré la faible ouverture de l’objectif, F2.8, la netteté est correcte. D’ailleurs, l’image aurait gagné en netteté si j’avais fermé le diaphragme à F8. Alors bien sûr, les fanatiques d’images croustillantes diront que c’est un peu mou comparé à leur Full Frame équipé d’un 135 mm. C’est vrai, mais dans ce cas, rien n’empêche le photographe « argenteux » d’ajouter une pincée d’accentuation dans Photoshop.
Tu as bien fait Fred de préciser la différence entre le bruit numérique et le grain argentique. Moi-même, (trop) habitué au numérique je me suis surpris à me dire en scannant un négatif « tiens, celle-ci est un peu bruitée » alors que je connaissais la différence. Petite précision pour les débutants: le choix d’une grande ouverture de diaphragme est justifiée ici pour bien détacher la partie avant du véhicule de l’arrière-plan (= réduction de la profondeur de champ).
Bonjour, Article intéressant. Attention toutefois, à mes yeux la netteté n’est pas synonyme de grain. Une photo peut-être nette et granuleuse, ou floue et sans grain.
C’est juste mais, tu prends une photo nette et granuleuse et tu lui augmente le grain et elle devient moins nette. C’est peut-être bête ce que je dis mais je pense que c’est à cela que Fred faisait allusion.
Oui, Frédéric a raison. C’est bien pour cela que je précise « image plus fine » et non netteté.
Je suis le Thomas en question 😉
Ma question : » je sais très bien que j’ai fait une photo nette à un instant T car bon matos, diaphragme assez fermé etc…. Mais comment retrouver ce rendu une fois l’image scannée? »
Et effectivement il faut jouer de quelques réglages, d’accentuation avec parcimonie etc … Je suis toujours en train d’expérimenter mais effectivement le « scanning » n’est pas simple.
Après j’adore le bruit et je déteste le grain 😉
Ni-ckel, ceux qui pensent que c’est mou doivent changer de lunettes !
Le scan est vraiment la partie détestable de la photo argentique ( pour moi ). J’ai remarqué qu’en scannant à plus haute res i.e. Max je réduit le bruit (grrrr le bruit) et retrouve mon grain (aaah! mon grain).