Je me suis dégourdi les jambes en marchant le long du canal. Je n’espérais pas faire des photos originales sur ce parcours que je connais trop bien. Mais, j’ai eu l’occasion de sortir le 24×36 Olympus de la sacoche à trois reprises. Les sujets que j’ai choisi n’étaient pas extraordinaires mais j’avais envie de faire avancer le levier d’armement. L’afficheur qui indique le nombre de vues effectuées est longtemps resté bloqué à la moitié de la pellicule. Je n’avais pas photographié avec ce boîtier depuis cinq jours. Je m’étais pourtant promis d’accélérer la cadence. D’autant plus que je veux être sûr que tout fonctionne bien. J’aimerais donc scanner la pellicule rapidement et voir le résultat.
Alors bien sûr, j’ai procédé comme d’habitude. J’ai calé l’ouverture, la vitesse et l’hyperfocale avant de porter le viseur à l’œil. J’ai pris les photos quand les passants étaient suffisamment proches. Malheureusement, à chaque déclenchement, les personnes ont sursauté. Le claquement du miroir a surpris tout le monde sans exception. Il faut dire qu’à cet endroit où tout est calme d’ordinaire, on ne s’attend pas à entendre un bruit qui ressemble à celui d’un pistolet. Je savais que l’OM2000 était bruyant. Je l’avais constaté lors des premières prises en ville. Mais le son est très particulier et résonne comme une arme à feu lors du réarmement. C’est évidemment pénalisant quand on recherche la discrétion.
Je sais à quoi m’en tenir dorénavant. Je ferai en sorte de m’éloigner de mon sujet la prochaine fois.
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