Je suis parti à l’aube pour profiter des premiers flocons de la journée.
Les lampadaires sont encore allumés. J’adore le côté intimiste qu’offre l’éclairage urbain. La neige au sol n’a pas encore été foulée. Un calme impressionnant règne sur la ville. Ses habitants sont toujours sous la couette apparemment. C’est le meilleur moment de la journée pour une tournée photo en noir et blanc argentique. Dans la besace, j’ai mis un Olympus OM accompagné d’un 35 mm Zuiko et trois négatifs noir et blanc. Par sécurité, le Mju II est venu en renfort au cas où il neigerait vraiment beaucoup. Le petit compact argentique ne craint pas la pluie ni la neige. Pour l’instant, les sujets que je photographie tournent autour des rues désertes et fraîchement enneigées. Il n’y a rien d’extraordinaire dans ce que je vois à travers le viseur mais j’espère imprimer sur la pellicule l’ambiance paisible d’une ville endormie.

Ce qui m’intéresse, c’est voir tomber les flocons dans la lueur des lampadaires. Il neige en continu, je suis gâté. A chaque prise de vue, j’essuie l’appareil photo et je le range aussitôt dans la sacoche. J’espérais croiser au moins un passant pour apporter un peu de vie dans mes photos, mais vraisemblablement, personne n’a envie de s’aventurer dans le froid et m’offrir une silhouette à photographier. Le jour commence à pointer son nez. Les lumières de la ville ont maintenant laissé place à une matinée triste sous le signe de la grisaille. Il neige toujours mais le charme de l’hiver s’est estompé. En très peu de temps, l’ambiance a complètement changé. Le froid engourdit les doigts et freine mon enthousiasme. J’ai tout de même réussi à finir une pellicule de 36 poses. Il est 09H30, je rentre me réchauffer. Je n’ai aucune idée de ce que vont donner les images de ce matin. Je le découvrirai plus tard quand la pellicule sera développée.
Hâte de voir le résultat.
Je n’ai pas eu ce courage mais j’ai pris quelques photos vendredi soir, car c’est vrai que la neige sous l’éclairage publique donne quelque chose de magique.