Photographie de rue argentique – Pellicule Rollei Retro 100 – 2011
J’ai repris la photo de rue aujourd’hui.
Il fait froid, les passants filent devant l’objectif. Personne ne fait attention à moi. J’ai l’air d’un touriste avec mon vieil argentique autour du cou. J’oriente l’appareil vers les bâtiments qui me plaisent, les monuments touristiques et les figurants entrent dans mon champs d’observation sans hésitation. A travers le viseur, j’observe et j’attends que les acteurs prennent place dans le cadre. Je prends tout mon temps. Je n’ai droit qu’à une seule prise. Certains passants sont meilleurs acteurs que d’autres. Mais, aucun d’entre eux n’a pris la peine de m’éviter. Ils ont l’air tellement préoccupés. En été, c’est différent. Les gens sont moins pressés et semblent plutôt attentifs à ce qui les entoure. En général, ils font en sorte de ne pas gêner le photographe.
Malheureusement, je n’ai qu’un négatif 100 ISO et la luminosité est faible. Je suis obligé de descendre au 1/30 de seconde. J’aurais aimé avoir de la Kodak Tri-X dans la sacoche. Pas grave, le flou ne me dérange pas. La netteté passe au second plan. L’essentiel est ailleurs. Je reprends goût à la photographie de rue. Certes, je ne suis pas aussi vif que je le voudrais. Je laisse filer des occasions de prises de vues inespérées. Mais au moins, je suis là et j’apprécie toujours autant le moment du déclic. J’adore entendre le mécanisme du boîtier et aussi quand la pellicule se rembobine en fin de parcours. Il fait de plus en plus sombre et je suis frigorifié. Je suis impatient de terminer les dix dernières vues. Mais là, il est temps de rentrer.
Histoires de photos 
Belle histoire et chouette photo. Je me suis toujours demandé et je pense que tu en a déjà parlé dans tes articles. Ma question: si je fais de l’argentique mais que je ne veux pas faire le développement chimique moi-même mais j’aimerais quand même les développer informatiquement avec Lr. Est-ce qu’il y a moyen aujourd’hui d’obtenir l’équivalent digital du négatif? Une sorte de RAW du négatif?
Merci. Tu veux te mettre à l’argentique ? En fait ,c’est exactement ce que je fais pour l’un de mes clients sur Paris. Je numérise ses négatifs noir et blanc en préservant toute la dynamique et touchant à peine au contraste. Je lui envoie les fichiers sur DVD. Le client les retravaille ensuite sur Lightroom.
Sans être un RAW, le scan lui donne toute latitude pour ajuster les niveaux selon ses goûts. Ce sont des scans bruts un peu comme un jpeg amélioré.
Pour mes propres films, je procède un peu de la même manière. Je numérise les films en respectant les densités. Ensuite, c’est sous Photoshop que j’interprète définitivement les nuances de gris. Je préfère de loin travailler sous Photoshop car l’outil reste plus puissant et plus précis que Lightroom. Le travail de masques et le principe des calques est mieux adapté pour retravailler un négatif noir et blanc.
Mais pourquoi cet intérêt pour le film argentique ? Tu es pourtant bien équipé.
En fait je suis très content du rendu n&b que j’arrive à obtenir avec la paire Fuji X Pro-1/Lr. Pour l’argentique, c’est son côté « tranquille », mécanique, pas de problème d’autonomie, rétro qui m’intéresse. Je ne pense qu’une fois je vais changer le numérique par l’argentique. J’aimerais voir aussi ce
que je suis capable de faire avec du « one shot » sans avoir d’écran pour corriger le tir. Je pense que pour la maîtrise photographie ce serait bien. En tout cas, maintenant je sais à qui je pourrai confier mes négatifs 😉
C’est vrai, en argentique, pas de problème d’accu. Tu peux être tranquille un an avec deux piles, voire beaucoup plus avec un boîtier mécanique. Par contre, moi j’ai abandonné le numérique aussi parce que le noir et blanc argentique est toujours inégalé.