Comment mesurer la lumière en cas de fort contraste ?

Lille – La grande braderie

Lorsque ombres et lumières offrent un contraste élevé, comment fait-on pour bien mesurer la lumière ?

Je m’étais dit de ne pas faire de ce blog photo un recueil de tutoriels et de conseils pratiques et me voilà reparti dans des explications techniques. Mon objectif au travers d’Histoires de photos est de vous raconter mes coups de chance, mes déboires ou mes rencontres, mais aussi et surtout de faire la promotion de la photo argentique et des photographes passionnés par la pellicule. Il existe tellement de sites et de blogs expliquant comment réussir ses photos en toute situation. Je ne vous apporterai rien de plus en écrivant un énième article vu et revu et parler uniquement de technique m’intéresse moyennement. En plus, je ne suis pas doué pour énumérer une liste de 35 points techniques de ce qu’il faut faire ou ne pas faire en photographie. Je préfère encore vous montrer ce qui ne fonctionne pas dans mes propres photos, parce que même si je pratique quotidiennement la photo depuis plus de vingt ans, un bon pourcentage de ma production ne sera jamais publié ou imprimé. Je peux cependant vous dire comment je procède dans une situation en particulier.

Et, la question qui revient à chaque fois lors des cours individuels, c’est : comment bien mesurer la lumière quand il y a beaucoup de soleil et en même temps beaucoup d’ombre ? Ce cas de figure pose des difficultés aux photographes débutants. Si les zones d’ombres occupent un large espace dans votre cadre, comme dans la photo ci-dessus prise pendant la braderie de Lille, il arrive que les zones claires soient brûlées et on ne distingue plus les textures. Les matières des objets ou tissus clairs disparaissent dans une blancheur éblouissante. En effet, l’appareil photo considère que la scène est trop sombre et cherche à éclaircir l’ensemble de l’image pour atténuer les ombres. Si j’avais laissé faire le reflex, les zones claires auraient été trop lumineuses et j’aurais perdu les détails sur le chapeau de paille.

Je vous livre donc une petite astuce qui peut vous dépanner quand vous vous sentez perdu. Cette méthode est facile à retenir mais sachez que ce n’est pas la seule. Chaque photographe a d’ailleurs sa propre méthode. En fait, j’utilise la paume de ma main pour calculer l’exposition. Je place la main dans la lumière et avec le reflex je m’approche. Je fais une mesure en mode priorité ouverture. Je ferme le diaphragme à F8 ou F11 par exemple. L’appareil me donne alors une vitesse. La paume de la main renvoie pas mal de lumière, il est donc nécessaire de surexposer légèrement. Selon le boîtier, je surexpose entre 1/2 et 2/3, car tous les appareils photos qu’ils soient argentique ou numérique, n’exposent pas exactement pareil. Je mémorise le couple vitesse/ouverture et me voilà prêt à photographier ces objets insolites.

Le fait d’utiliser la paume de la main pour effectuer une mesure de la lumière, dans ce cas de figure, est très pratique. C’est un repère qui ne change pas. A force, vous prendrez l’habitude d’ajuster l’exposition. En dosant la surexposition, vous obtiendrez une image plus ou moins claire mais vous pourrez préserver les détails dans les hautes lumières. Et cette méthode est valable aussi pour les portraits.