Pourquoi ont-ils choisi l’argentique ? J’ai demandé à des photographes amateurs d’expliquer les raisons de leur choix.
Niko témoigne.
J’ai toujours été attiré par la photo, plus pour son aspect ‘témoignage’ que pour un aspect artistique… Des expos de Jacques-Henri Lartigue et de Henri Cartier-Bresson m’ont marqué. Mes premières photos, je les ai faites sur l’AT-1 Canon de mon père dans ma ‘jeunesse’.
Ma pratique argentique actuelle : Négatif N&B ou diapositives selon mes humeurs, le temps et le contexte. Je prévois un test de négatifs couleurs d’ici la fin de l’année dès que j’aurais fini mon petit stock de diapos (pellicule et chimie). Je photographie essentiellement pour garder un souvenir de quelque chose (endroit, moment…) sauf lorsque je teste ou expérimente quelque chose de nouveau (nouvelle pellicule, traitement poussé, type d’exposition…).
Comment ?
L’année dernière, j’ai récupéré un petit reflex argentique canon (EOS 500) qui appartient à mon père et qui était délaissé. Il restait à l’intérieur une pellicule en cours ainsi qu’une boite non ouverte de sensia 100. Je n’avais plus pris de photo argentique depuis 10 ans. Par curiosité, j’ai utilisé ces deux pellicules périmées lors de balades en parallèle de mon bridge numérique. Déconcerté au début par le fait ne pas voir le résultat immédiat, je m’y suis vite fait. Un petit comparatif entre diapos scannées (par un professionnel) et photos numériques prises dans les même conditions m’a fait dire que l’argentique s’en tirait très bien et qu’il était finalement dommage que cette technologie disparaisse à petit feu au bénéfice des marchands d’électronique.
Pourquoi je continue ?
J’y ai pris goût !!!
D’abord parce que le fait de ne pas voir le résultat immédiat, ajouté au coût relativement élevé par photo (bien que le matériel soit, lui, peu onéreux), m’a obligé à penser ‘mes photos’ au lieu de déclencher un peu au hasard ou à la volée. Résultat, beaucoup moins de photos et plus de qualité. De la même façon, les contraintes d’expositions des diapos m’ont obligé à réfléchir beaucoup plus à l’exposition d’une scène et au rendu que j’en attend. Je pense m’être sensiblement améliorer grâce à l’argentique et j’espère continuer dans cette voie car il y a du boulot :).
Ensuite, la curiosité m’a poussé à vouloir révéler moi-même mes films, ce qui m’a orienté vers le N&B dans un premier temps (plus simple et ne nécessitant pas de matériel onéreux). Aujourd’hui, je révèle également mes diapos. Il y a un côté ludique, et un peu magique, à voir les images apparaitre sur la pellicule. C’est d’autant plus vrai avec les diapos, directement visualisables en sortie de bain. De plus, développer soi-même permet d’expérimenter, de tester des traitements poussés par exemple et même, une fois, cela m’a permis de sauver une pellicule que j’avais shooté avec +2 IL sans m’en rendre compte (un peu distrait parfois). Sur une pellicule de diapo, ça aurait été fatal avec un développement standard. C’est contraignant aussi, et très consommateur de temps, mais je trouve que ça vaut le coup.
D’un point de vue matériel, j’apprécie la faible dépendance vis à vis de l’électricité (les piles durent vraiment longtemps, en voyage c’est appréciable) et aussi le fait d’avoir un matériel qui ne sera pas dépassé dans 6 mois / 1 an par un nouveau modèle. La qualité du rendu d’un appareil numérique dépend essentiellement de son capteur, en argentique il suffit de changer de pellicule !
Si je peux résumer ma vision je pense que la qualité offerte par l’argentique me convient très bien (rendu, définition, couleurs des diapos), que ses contraintes me rendent meilleur y je m’amuse beaucoup à expérimenter les possibilités offertes par cette technologie. Je possède un reflex numérique mais je dois avouer que je l’ai un peu délaissé depuis le début de l’année…
N’y a-t’il pas un peu de nostalgie dans tout cela ? Probablement un peu. Mais ce n’est pas ce qui me motive dans le fond, c’est plutôt la curiosité et l’expérimentation d’une technologie très aboutie et finalement pas vraiment dépassée.
Les photos argentiques de Niko
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Histoires de photos est un blog photo argentique.
Interview intéressante et des photos bien sympa !
Sans doute, un peu de nostalgie, mais c’est bon et les photos sont si belles parfois. Il y a longtemps que je n’ai pas fait d’argentique. D’ailleurs je n’ai jamais eu de réflex argentique, seulement un compact et quelques jouets… C’est vrai qu’attendre le résultat avait du bon, et y fallait faire attention à pas gâcher la pellicule.
Par contre je n’ai jamais fais de diapos. En quoi les contraintes d’exposition est elle différente que pour un négatif ?
Avec une diapo il faut exposer juste. Elle ne pardonne aucun écart. A la différence des négatifs (surtout les films grands publics) qui acceptent de larges erreurs d’exposition, surtout en sur expo.
Témoignage très intéressant. La première photo me plaît particulièrement, elle montre. que, malgré peu de personnages, une photo ne manque pas forcément de vie.
Niko, ce n’est pas de la nostalgie. Cherche quel est l’anagramme d’image… tu auras tout compris. Bonne continuation. Ozzip93
ps, je te le dirai si tu ne trouves pas.