
Je l’ai déjà dit, en photographie de rue, je suis plus à l’aise en argentique qu’en numérique.
Oui je sais, ça peut paraître étrange à lire ou à entendre, mais c’est comme ça. J’ai pris des habitudes avec mes reflex argentiques. J’opère plus rapidement et je me pose moins de questions. Ne serait-ce que sur le choix des ISO. Je sais comment réagit telle ou telle pellicule, alors je me plie aux contraintes de celles-ci et je me concentre sur ce qui se passe autour de moi. J’essaie de déclencher le plus rapidement possible pour ne pas déranger.
J’ai parcouru le festival de rue du Vieux Condé avec le Canon EOS 3 et un 50 mm. En ce qui concerne la pellicule, puisque certains s’y intéressent encore, c’est de la Rollei Retro 100. Ce n’est certainement pas le film idéal pour de la photo de rue, mais c’est ce que j’avais dans le boîtier et j’ai préféré la terminer avant de passer à une émulsion plus adéquate en 400 ISO, la HP5. Pendant trois jours, les spectacles de rue s’enchaînent et il y a toujours une scène à photographier.
En attendant que les acrobates se lancent sur la piste, que les comiques se mettent en scène, que les marionnettes s’animent, j’observais les gens s’amuser avec les miroirs déformants. Un photographe s’apprêtait à faire un portrait sans nul doute original. La jeune fille avait pris la pose mais le photographe était très occupé à régler son reflex numérique. J’en ai profité pour m’approcher. Le photographe n’avait pas encore quitté des yeux l’écran arrière de son reflex numérique quand j’ai déclenché. A force d’attendre, la jeune fille avait perdu le sourire, certainement à cause de la posture inconfortable.
Ce n’est pas une critique. Cette situation me rappelle toutes les fois où je suis passé à côté de l’instant décisif avec le 550D. C’est sur ce point que je critiquerai le plus les appareils amateur. Être obligé de faire ses réglages sur l’écran LCD, ce n’est pas pratique du tout. Pour ne pas manquer les meilleurs moments, il est important de pouvoir faire ses réglages sans quitter l’oeil du viseur.
Le numérique propose énormément de solutions, mais la profusion de fonctionnalités peut fait perdre en réactivité. A ceux qui débutent avec un reflex numérique, je leur dirai de ne pas trop s’égarer dans les menus et les gadgets. Choisissez les ISO en fonction des conditions lumineuses et n’en changez pas à tout bout de champs. Au début, restez sur le même mode de mesure de la lumière. Prenez le temps d’apprendre à doser l’exposition avec ce mode. Idem pour la netteté : choisissez par exemple le collimateur central et habituez-vous à faire la mise au point sur l’élément principal de votre photo. Arrangez-vous pour avoir le moins de réglages à modifier. Travaillez plutôt votre profondeur de champs en testant des ouvertures différentes. Pensez à bien vous placer, à trouver une bonne distance avec votre sujet et vos photographies seront bien meilleures.
Je vous souhaite un bon dimanche.
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Probablement une simple incompréhension de ma part mais:
« Être obligé de faire ses réglages sur l’écran LCD, ce n’est pas pratique du tout »
En quoi celà diffère entre un appareil amateur et un appareil pro?
Je n’ai jamais eu d’appareil pro entre les mains, mais sur mon 450D il m’arrive de faire les réglages directement au viseur, la vitesse, l’ouverture, les iso…tout ce dont j’ai besoin s’y trouve.
Ce qui me gêne sur les séries à 3 chiffres de Canon, c’est le côté peu pratique pour accéder aux fonctions essentielles. Sur un 450D ou 550D, j’ai le nez collé aux touches pour passer en sous ou en sur-exposition. Alors que sur un 40D, 50D ou 60D la mollette est facilement accessible. De plus sur les boîtiers amateurs, il faut passer par les menus pour modifier le mode d’exposition, évaluative, spot ou centrale pondérée. Pour choisir son collimateur, c’est pareil, même galère. C’est une sacrée perte de temps. Je regrette le 40D.
Merci de partager tes impressions sur la photographie argentique. J’ai un Canon G10 mais je suis intrigué par la photo argentique. J’ai vu de belles images en noir et blanc sur le site 500px et je remarque que beaucoup d’entre elles ont été prises avec pellicule.