Il y a bien longtemps que je ne me suis pas amusé à photographier de manière complètement instinctive.
Cadrer au millimètre, penser la composition, garder l’oeil dans le viseur trop longtemps et trop souvent, c’est fatiguant. Photographier la scène comme elle vient et tant pis pour le cadrage et la composition, voilà une idée intéressante. Je trouve le principe ludique, si on n’en abuse pas. Le but est de saisir le plus rapidement possible ce que l’oeil a perçu : une ombre, un geste, un regard …
En numérique, tout est permis, alors pourquoi ne pas s’amuser en shootant à l’instinct ? Pour opérer vite, il faut préparer les réglages de son appareil photo, vitesse, ISO… Si vous êtes près de votre sujet, prévoyez une bonne profondeur de champs : F8, F11 minimum.
C’est la méthode que j’utilise sauf, je déconseille de trop négliger le cadrage; en faisant ainsi on donne trop de poids à la chance et on risque également de rater une belle photo. Je dirais, cadrer vite mais cadrer quand même.
Walker Evans prenait des photos à la volée sans viser. Depardon a commencé à photographier les gens dans la rue, l’appareil au niveau du ventre. Ce que je veux dire dans ce billet, c’est que cela fait du bien de réagir à l’instinct sans peaufiner le cadrage au millimètre. Quand on photographie énormément et quotidiennement, on peut aussi se permettre d’être approximatif et de s’extraire de temps en temps de ses habitudes, surtout en numérique. Bien sûr, à mes élèves, je leur apprend à soigner leur cadrage et faire des choix. Après, c’est aussi une façon de redécouvrir une nouvelle forme d’expression.
J’avais écris ceci aussi à propos du cadrage